J’ai eu une grossesse normale, je suis passée par les nausées, les petits tracas, les aventures de semaines en semaines, qui changent en fonction de mon état. Mon corps a très bien réagi à la grossesse, j’ai pris de bonnes hanches et mon bassin était tout à fait large, et j’affichais 23 kilos supplémentaires à la pesée. Vive les petites filles !
Janelle était également un bébé très actif, elle bougeait bien et savait me rassurer quand je le lui demandais, en me montrant qu’elle était bien toujours là avec moi. Mon homme et moi avons fait l’haptonomie, mais nous ne l’avons pas terminée, car les séances étaient à plus de trente minutes de voiture et que sur la fin, je ne me sentais plus capable de conduire aussi longtemps toute seule- mon homme étant déjà sur place, travaillant à côté du cabinet de la sage-femme.
Donc, je suis allée à cette visite gynécologique à l’hôpital en n’ayant pas vraiment fait mes séances de préparation à l’accouchement avec le futur papa, sachant que Janelle était en siège depuis le sixième mois de grossesse et n’avait jamais changé de position depuis.
Après m’avoir finalement convaincu lors de ma visite précédente qu’un accouchement par voie basse était tout à fait possible puisque mon bassin avait les mensurations idéales, j’arrivais confiante à l’hôpital pour cette visite que j’espérais fructueuse en renseignements au sujet de mes contractions, que je savais un peu faiblardes pour un travail imminent. J’étais quand même pressée d’accoucher car cette fin de grossesse devenait très pénible pour moi et commençait vraiment à influer sur mon moral.
C’est donc un mardi que nous nous sommes présentés à cette visite.
Le gynéco a fait une échographie. Le rythme cardiaque de Janelle est bon, mais elle n’a toujours pas montré sa tête près du col. Mon col, quant à lui, à la forme olympique, toujours long et bien fermé à 12 jours du terme, et mes contractions sont de la rigolade, si bien que de toute façon, je ne les sens même pas !
Par contre, un hic: Janelle a vraiment bien grossi ces derniers 10 jours, le gynéco l’estimerait bien à 3 kg 900 ! La panique ! Le gynéco dit qu’à son avis, c’est risqué de laisser faire un accouchement naturel avec un poids pareil. Elle a un beau bidon en plus la petite poupée. Mon gynéco est donc très sceptique et décide de me proposer la césarienne.
Le papa et moi étions d’accord pour une césarienne de toute façon, dans l’intérêt de la petite, qui souffrirait bien moins à l’accouchement. Un siège décomplété de presque 4 kilos,… la décision fut immédiate. Le gynéco prend donc son carnet pour nous programmer cela. En plaisantant, je lui dis, « pour demain ? », et je ne croyais pas si bien dire car il m’a répondu, « non pas demain car je ne serai pas là, mais après demain ça vous va ? Vous entrez demain soir à la maternité et jeudi matin, votre fille sera née. »
La panique ! Deux jours seulement à attendre, moi qui râlais depuis des semaines ! Mais je ne mettais pas préparer à une arrivée si rapide ! Rien ne va jamais dans la tête d’une femme enceinte.
Donc, le papa et moi dormons à peine la nuit suivante (pour moi, ça ne changeait rien puisque de toute façon, ça faisait déjà des mois que je faisais des nuits quasi blanches), et je prépare ma valise du mercredi. Je laisse le chien à mon collègue de travail, et c’est mon père qui m’accompagne à l’hôpital. Il faut avouer que même si j’acceptais pleinement la césarienne, je l’appréhendais aussi car je savais que j’allais certainement pas mal en souffrir physiquement… J’y suis donc allée à « petits pas », psychologiquement cette fois. Chaque chose en son temps. La nuit passe (toujours pas très bonne), le matin arrive et le papa aussi. Janelle gigote toujours aussi bien, mais elle ne sait pas encore que dans quelques heures, elle va découvrir notre monde.
Nous attendons. A priori, le bloc a un peu de retard. Et puis, ça y est ! Les infirmières arrivent pour me descendre, moi et mon gros ventre. Là-bas, on me passe des perfusions, puis on me guide au bloc. J’y rencontre l’anesthésiste, un médecin très sympa qui vient du nord, comme moi ! Il me met à l’aise, j’en ai besoin, surtout que ça va faire 20 minutes que j’ai de vraies contractions qui me prennent dans le dos et je douille vraiment. Tout le monde est très sympa dans ce bloc. Mon appréhension est à son comble, mais on rigole bien !
Ça y est, on me passe l’anesthésique en rachis, et le produit agit très vite. Ça me fait un drôle d’effet, je commence à rire, vraiment, le gros fou rire; je ne peux plus bouger les orteils, je ne sens plus mes jambes. Ça me fait très bizarre. Ma tension chute, puis remonte, tout est OK,… les chirurgiens commencent le travail. Les infirmières me tiennent au courant des évènements au fur et à mesure. Elles me disent qu’ils ont incisé, et je demande, stoïque: « Ah bon ? Mais je n’ai rien senti ! »
Je sens le haut de mon ventre gigoter et je me retiens de rire encore, puis ça y est, je l’entends enfin, c’est son premier cri ! Ils me la posent tout de suite près de mon visage et je découvre enfin le visage de ma fille ! Elle est belle ! Elle a plein de cheveux blonds vénitiens, avec des reflets auburn. Elle est un ange !
Je l’embrasse, je la respire, et puis ils l’emmènent près du papa et je pleure pendant que les chirurgiens me recousent. Je me fais rouspéter pour arrêter de remuer le ventre, car je les empêche de travailler. Ils m’emmènent en salle de réveil, tout s’est bien passé. Je me fais charrier par les infirmières pour avoir déclaré plusieurs fois que « C’était merveilleux, que je ne sentais rien ! »
Puis, ils me l’amènent en salle de réveil, toute bien habillée et elle prend le sein toute seule, elle tête très bien, c’est déjà une championne, elle est très dégourdie notre fille ! Janelle est née le 8 novembre à 11h25. Elle pesait 3kg 750 pour 49 cm.
Et oui, c’est toujours un ange !
