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Neuf Mois pour les sages-femmes 9Love - L'Eshop GrossesseLes meilleures mutuelles grossesse

« Un premier regard, un premier toucher : c’est inexplicable tellement c’est émou

Lundi 11 décembre 2006, une journée qui s’annonce comme les précédentes, si ça n’est qu’aujourd’hui j’atteins le cap des huit mois de grossesse. Je me permets donc la petite folie d’aller déjeuner avec les copains du boulot. Chose que je ne pouvais pas me permettre auparavant à cause du risque d’accouchement prématuré qui m’avait été signifié depuis mes six mois de grossesse. Une journée bien agréable, ça faisait un petit moment que je n’avais pas pu mettre le nez dehors, conduire ; bref, changer d’air !

La journée s’achève. Comme chaque soir, j’ai ma petite crise de contractions. Je me fais donc couler un bon bain chaud et me prélasse une bonne demi-heure, et ça passe ! Mathéo n’est pas particulièrement agité. A 22 heures, je m’endors presque devant la télé quand soudain, Mathéo me donne un léger coup dans le bas du ventre. J’ai une sensation étrange, comme si quelque chose s’était percée !

J’ose à peine bouger, serait-ce ce à quoi je pense ? Je regarde mon compagnon, Rudy, et décide finalement de sortir du canapé. 22h25 : je réalise que je perds les eaux ! On s’y attend mais quand ça arrive… on panique ! Je tremble et je n’arrive plus à bouger : c’est à peine croyable, dans quelques heures, nous allons voir notre fils ! Ce moment que nous attendions depuis huit mois est arrivé. Je vais accoucher !

Rudy gère la crise comme un chef ! Il enfile son jean, sort la valise et me demande ce qu’il faut y ajouter. Je reprends peu à peu mes esprits. Je vais tant bien que mal dans la salle de bain pour me changer. Je n’ai que deux phrases en bouche : « Oh mon Dieu ! » et « Ce n’est pas vrai ! »(La scène devait être assez comique, vu d’un œil extérieur !).

Enfin, nous voilà prêt à partir ! Je regarde mon ventre une dernière fois dans le miroir et on sort. Je me dis alors que la prochaine fois que je reviendrai, ça sera avec ma famille. La panique s’est transformée en joie, je réalise ce qui se passe et suis aux anges !

A l’hôpital, les sages-femmes nous accueillent. Elles me placent sous monitoring et m’auscultent. Constat : mon col est ouvert à deux cm. Elles me préviennent qu’étant donné que c’est une première grossesse, ça sera sûrement pour demain, voir le surlendemain ! Après une heure de monitoring, elles me placent dans une autre salle où je vais passer quelques heures, en « attendant ». Elles installent un lit de camp pour Rudy. On décide de dormir un peu puisque les contractions ne sont pas trop douloureuses. Mais, le repos est de courte durée. A 2 heures du matin, les contractions deviennent vraiment douloureuses, pas insupportables, mais pas franchement agréables : rien à voir avec celles que j’avais eu auparavant. J’appuie sur le bouton pour faire venir quelqu’un. Une sage-femme arrive et je lui explique que les contractions sont vraiment douloureuses. « C’est normal, hein. Il faut attendre quelques heures, encore », me dit-elle. Quelques heures avec cette douleur ! Ça promet ! Heureusement, une demi-heure plus tard, une autre sage-femme, Camille, arrive et me dit, « Allez hop, on va en salle d’accouchement ! »

Et me voilà en blouse bleue, dans la fameuse salle où naîtra Mathéo. Camille me repose le moniteur, me perfuse, me pose des capteurs cardiaques et un tensiomètre. Les contractions commencent à être difficilement supportables. Marjorie, la seconde sage femme, me demande si je souhaite la péridurale… J’hésite, mais je me dis que si c’est « ça » jusqu’à la fin, ça devrait aller ! Mais, après quelques minutes, les contractions s’intensifient et sont de plus en plus longues. L’intervalle entre chacune d’elle est de deux ou trois minutes à peine… juste le temps de respirer ! N’en pouvant plus, j’appelle la sage-femme : finalement, ce n’est pas de refus la péridurale ! Mon col est alors à 5 cm. A priori, ça sera pour bientôt, ça a l’air assez rapide.

Les trois-quarts d’heure qui ont suivi ont été les plus pénibles de toute ma vie ! L’anesthésiste a mis 45 minutes pour venir. Je suis heureuse d’avoir pu voir ce qu’était une contraction juste avant accouchement, mais la prochaine fois, je me ferai poser la péridurale d’entrée de jeu ! Une douleur… à en pleurer ! Heureusement, Rudy était prêt de moi et je lui ai tordu la main lors de vilaines contractions !

Camille et Marjorie ont été au top, elles m’ont bien aidée à gérer ma douleur ! Quant enfin l’anesthésiste est arrivé, j’étais à bout de souffle. Dix minutes après la grosse piqûre… je revis à peu près ! Je dis « à peu près » car je ressentais la douleur des contractions encore à droite. J’étais à sept cm environ, car à peine une demi-heure plus tard, je suis arrivée à neuf cm et le col quasiment effacé. Camille me dit que si je mets le doigt, je pourrais sentir la tête de Mathéo. C’est incroyable, mais vrai ! Une heure plus tard, je pousse !

Trois contractions et sept petites poussées plus tard, Mathéo est dehors de moitié ! On me propose d’attraper mon bébé et de le sortir. Quel instant magique ! Il est 05h32, nous sommes le 12 décembre 2006, et j’ai sorti mon bébé, l’ai posé sur moi, et découvre enfin ce petit être qui était dans mon ventre encore deux minutes plus tôt. Il est beau, le plus beau. Je pleure, je regarde Rudy qui est aux anges aussi. Il prend déjà à cœur son rôle de papa, il coupe le cordon. Ca y est, c’est terminé : Mathéo n’est désormais plus dépendant de moi, et contre toute attente, quelque chose en moi est un peu brisé.

On m’enlève mon enfant pour lui faire ses premiers soins. Rudy suit l’auxiliaire puéricultrice ! Je n’ai pas été déchiré, il n’y a pas eu d’épisiotomie. Les soins de Mathéo terminés, Rudy arrive avec notre fils dans les bras ! Quel beau spectacle pour moi ! On me le met au sein et Mathéo le trouve sans difficulté. Et voilà comment l’aventure grossesse se transforme en aventure jeunes parents ! Un premier regard, un premier toucher : c’est inexplicable tellement c’est émouvant.

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