Je suis tombée enceinte le 11 janvier 2007. Cette grossesse était plus que souhaitée, puisque j’étais déjà tombée enceinte auparavant, mais cela s’est soldé par deux fausses couches tardives…
Bref, fin janvier, je me sens bizarre : j’ai l’impression d’un grand chamboulement dans mon corps. Et là sans attendre de voir si mes règles doivent arriver où pas, je décide de faire un test. Positif ! Quelle joie !
Mais c’est de courte durée, car au bout de la 5ème de grossesse (SG) seulement, je commence à avoir de légers saignements, rouges puis marron. Affolée, je consulte ma gynéco qui me dit que ce n’est que mon col, qui est fragile, et que ce n’est rien. Erreur ! Grossière erreur, puisqu’une semaine plus tard, rebelote. Et là, direction les urgences. Verdict : je suis victime d’un décollement du trophoblaste (placenta). On me donne des Spasfon et me prescrit du repos. Tout devrait rentrer dans l’ordre… à peu près.
J’entame ma 13ème semaine d’aménorrhée (SA) et là, je perds encore du sang. Toujours pareil, Spasfon + repos. Je tiens jusqu’à la 18ème SA, et là c’est la catastrophe : en pleine nuit, je me réveille car je me sens mouillée. J’allume la lampe et je me dis que je vais avoir l’air vraiment bête si j’ai fait pipi dans mon lit ! En fait, je suis littéralement en train de me vider de mon sang ! Ça coule, ça coule ! Ça n’arrête pas ! Mon compagnon m’emmène illico à l’hôpital, où je vais rester en observation pendant une semaine. Puis je rentre à la maison.
Seulement voilà, à la 22ème semaine de grossesse, je refais une hémorragie massive et re-illico à l’hosto. Là, je reste pendant cinq semaines, car j’ai aussi la poche des eaux fissurée. Autant dire que là, j’atteins le seuil critique pour une grossesse. Donc, je tiens bon, coûte que coûte, bien que les médecins me parlent d’IMG, car selon eux, je fais encore une fausse couche tardive !
Je les ai envoyés paître, je ne voulais que mon bébé, rien de plus !
En tout cas, mon bibou d’amour lui grandit toujours dans mon ventre et ne voit rien de ce qui se passe. Heureusement !
Je peux ensuite rentrer chez moi à 27 semaines et me reposer à fond, même si ce n’est franchement pas évident pour moi qui suis très active. Mais pour mon petit bonhomme, j’aurais pu soulever des montagnes s’il le fallait !
Je retourne à l’hôpital pour faire un contrôle vers ma 29ème semaine car j’ai mal au ventre. Bon, là ce sont les contractions qui posent problème. Régulières toutes les cinq minutes, on me pose une perfusion de Loxen qui ne fait pas du tout effet. On décide en même temps de me faire deux injections de Celestène pour la maturation des poumons de mon bibou. On attend. Quelle angoisse !
Puis les médecins décident de me donner du Tractocile en perfusion, le traitement le plus fort, puisque après c’est l’accouchement. Je continue à avoir des contractions régulières, et mon col s’ouvre à deux doigts. Avec mon chéri, on croise les doigts pour que tout s’arrête, et oh miracle ! Les contractions s’espacent et s’arrêtent, au bout de 48 heures tout de même !
Au jour d’aujourd’hui, je suis enceinte de 35 semaines. Je retourne à l’hôpital pour contrôler les contractions. Il y en a, mais les médecins ont décidé de ne plus tenter de les arrêter si elles sont trop nombreuses.
La surprise ? Mon bébé est en siège. Il ne peut pas se retourner car j’ai un utérus trop petit et très contractile. J’ai tout de même décidé d’accoucher par voie basse. Je sais, c’est un peu kamikaze, et non, je n’aime pas avoir mal ! C’est juste que je serai encore plus fière si j’accouche par voie naturelle. Et puis, je serai très bien assistée, et je sais que si le travail ne se fait pas, je serai césarisée, donc autant essayer !
Je voulais apporter mon témoignage pour prouver que l’on peut mener une grossesse même si celle-ci est parsemée d’embûches. Le tout est d’y croire et d’être soutenue par son entourage, et surtout croyez en ce p’tit bibou qui est en vous !