
Lorsque j’étais enceinte de notre premier enfant, nous avons annoncé cette merveilleuse nouvelle à la famille et surtout à ma grand-mère, qui m’a répliqué, « Je ne connaîtrais pas cet enfant, je vais mourir avant ».
Cela m’a fait un choc terrible. Ma mémé était en pleine santé malgré ses 77 ans… et je me suis moquée d’elle au téléphone (300 km nous séparait) durant les six mois suivants, car elle ne cessait de me répéter cette phrase cinglante qui sonne encore dans mes oreilles comme un douloureux présage.
Le 17 janvier 2006, on déclenche d’urgence l’accouchement à trois semaines du terme car je fais de l’hypertension. A 17h20, notre fille naît. Moment de joie intense. Dès le retour à ma chambre, mon premier appel téléphonique va naturellement à ma grand-mère et je lui dit toute heureuse: « Et bien tu vois que tu vas la connaître ton quatorzième arrière-petit-enfant!! ». C’était mardi. Nous avions prévu que dans le mois suivant la naissance, nous emmènerions notre enfant chez ma mémé, qui ne pouvait plus faire autant de route sans se fatiguait.
Et dimanche, jour de la sortie de la maternité, je reçois un appel de mon père qui m’annonce que les pompiers viennent d’amener ma grand-mère et qu’elle est dans un état grave. Elle a fait une attaque pendant la nuit.
Quel désespoir pour moi, et mon père qui me dit de ne pas m’inquiéter, qu’il n’y a rien d’alarmant. On avance notre visite pour elle, et on décide que dès samedi, on sera là-bas pour lui présenter notre Elise. Elle aurait alors 11 jours. Malheureusement, la nuit suivante, ma mémé décède, et nous étions bien avec elle le samedi suivant, mais pour un dernier adieu.
Ma mémé n’aura pas connu réellement ma fille et pour toujours, l’arrivée de ma merveille sonnera avec le décès de la personne que j’aimais le plus au monde. Dix-huit mois plus tard, mon deuil n’est toujours pas fait. La douleur et la peine sont toujours là. Enceinte de mon deuxième enfant, je crains pour la vie de mes proches, car je voudrais connaître une naissance et le vivre pleinement dans un bonheur total. Mais j’ai très peur qu’une autre catastrophe vienne endeuillé ces moments magiques….