Mon bébé était prévu pour le 16 août : mon homme et moi ne parlions plus que de lui ! Je n’osais même plus l’appeler sur son portable de peur qu’il ne croie que « ça y est » ! Le matin du mardi 9 août 2005, je me rends au centre ville pour mon inévitable séance de shopping : je suis atteinte d’une étrange fièvre acheteuse depuis que je suis enceinte. Ce matin en marchant j’ai une drôle de sensation, comme si le bébé poussait vers le bas. En fin d’après-midi, je sens que j’ai des contractions différentes de celles que j’ai connues jusqu’à maintenant. Celles ci sont plus amples et… régulières. Je compte l’air de rien en flânant dans les rayons : mon dieu mais j’en ai toutes les dix minutes ! Je ne dis rien. Puis dans la voiture, je risque un timide : « heu tu sais j’ai pas mal de contractions là… Elles sont rapprochées toutes les dix minutes ». Mon homme veut m’emmener à la maternité tout de suite ! Nous attendons tout de même 21h pour y aller.
1cm, 2cm, 3cm, 9cm…
En salle de naissance : pipi, prise de tension, monito, toucher vaginal… Verdict de la sage-femme : le col est ouvert à un doigt, le travail a bel et bien commencé mais « ça va être long ». On me renvoie à la maison avec une piqûre pour stopper le travail. Nous rentrons, déçus mais aussi très excités ! Vers minuit je ressens une énorme contraction, vraiment douloureuse : impossible de rester au lit ! Je m’occupe toute la nuit : bain, télé, respirations… A 7h, je n’en peux plus, direction, la maternité ! Dans le hall nous croisons un homme mal rasé, les traits tirés : « pour moi ça y est » nous dit-il. Je le déteste, j’ai tellement mal ! La sage-femme me donne son verdict : col ouvert à 2 doigts ! Mais ce n’est pas possible, ça fait 12 heures que le travail a commencé ! Vers 10h, c’est sûr, je n’en peux plus, on me pose (enfin!) la péridurale : je ne suis ouverte qu’à 3cm. C’est une vraie potion magique : je me sens bien, je plane un peu… Mon homme à coté de moi me prévient à chaque contractions : « oh mais là t’en as eu une énorme, t’as rien senti ? ». Quand le col est ouvert à 9 cm, il refuse de s’ouvrir plus !
Une césarienne en urgence !
Tout se précipite : je ne me sens pas très bien, tout le monde commence à s’agiter autour de nous. Le médecin-chef pose son verdict : césarienne en urgence ! Mon homme doit rester dans le couloir. Tout à coup, j’ai vraiment peur : peur de me retrouver seule, sans lui à mes cotés. Il a été tellement présent jusqu’à maintenant. Dans le bloc opératoire, on m’anesthésie, je ne sens plus rien. On me caresse le visage, ça bouge ! Je ne comprends même pas qu’on est en train de sortir mon bébé ! Il est né à 19h13 exactement. Je n’entends pas pleurer et là j’ai la peur de ma vie : et s’il était mort ? Et puis tout à coup, le voilà ! Je ne vois pas très clair mais je vois qu’il est beau… D’ailleurs je lui dis tout de suite : « tu es beau, je t’aime »… Dans le couloir, mon homme est là, fou de joie ! Je dois me reposer en réa et mon bébé part de son coté en néonat, je ne pourrai pas le voir tout de suite. Comme j’ai eu de la fièvre les médecins craignent une infection que j’aurais pu transmettre à mon Oscar. Au bout d’un temps qui me paraît irréel, mon homme revient : notre bébé va bien, c’est le principal ! Je le verrai le lendemain pour lui donner sa 1ère tétée. Nous sommes tous les trois, je regarde bien mon bébé pour me souvenir de son visage une fois revenue dans ma chambre : c’est dur de ne le voir que quelques heures par jour…
Je garde un souvenir très précis de mon accouchement. C’est un évènement qui m’a extrêmement marquée. Pendant un mois, j’ai revécu régulièrement ce moment avant de m’endormir et tout était si précis dans ma mémoire ! Aujourd’hui mon fils a 9 mois : il a passé autant de temps dans mon ventre qu’en dehors… C’est un petit être merveilleux, c’est pour cela que j’ai voulu raconter sa venue au monde.
