En tant que jeune parent, ou durant la grossesse, on se demande souvent quel type de parent nous serons. Est-ce qu’on reproduira la même éducation que nos parents, est-ce qu’on sera complètement différents, est-ce qu’il y aura un parent cool et un parent autoritaire, etc ? Diana Baumrind, psychologue clinicienne et chercheuse en psychologie du développement, a étudié il y a 50 ans les différents styles de parents que vous pourrez être.

Le style parental est un concept de la psychologie qui désigne les conduites que les parents utilisent pour élever leur enfant, et comment les enfants évoluent avec ces méthodes. La grande majorité des recherches sur le milieu parental se réfère aux styles parentaux de Baumrind. Elle a initié des études scientifiques sur les styles parentaux, en s’intéressant aux rapports entre les conduites parentales et les comportements des enfants. Il existe autant de style d’éducations que de parents sur Terre, mais voici les 4 types de styles parentaux selon Diana Baumrind :

Le style autoritaire

Ce que c’est : Il s’agit d’une approche stricte de l’éducation des enfants. Les parents fixent des attentes élevées et des règles strictes. Ils ne soutiennent pas toujours leurs enfants et ne leur demandent pas leur avis. L’objectif de l’autoritarisme parental est l’obéissance. Les parents demandent de suivre leur direction avec peu ou pas d’explications, sans intérêt pour les conditions de son enfant. Ce style peut inclure une punition stricte lorsque les règles ne sont pas respectées. Le parent est donc restrictif et punitif.

Ce à quoi cela ressemble : Les parents autoritaires ne sont peut-être pas en mesure d’établir des règles strictes pour un bébé, mais ils ont tendance à créer des horaires de repas et de sommeil très rigides.

Comment cela peut-il affecter les enfants ? Apprendre aux enfants à respecter les règles peut être une bonne chose. Et certains experts affirment qu’en raison de la rigueur de ce style d’éducation, les enfants de parents autoritaires ont tendance à réfléchir à leurs actions avant d’agir, et sont ainsi moins susceptibles de faire des choix impulsifs. Les enfants de parents autoritaires ont tendance à être disciplinés, conformistes, indépendants et motivés. Cependant, les recherches montrent qu’une approche trop rigide peut également pousser les enfants à être parfaits, les rendre enclins à intérioriser des comportements tels que le repli sur soi, la solitude ou la peur, et à avoir des compétences sociales moindres. Ces enfants souffrent souvent de dépression et d’autocritique. Pour certains enfants élevés par des parents autoritaires, ces comportements continuent à l’âge adulte.

La parentalité démocratique

Ce que c’est : Les parents démocratiques cherchent à trouver un équilibre entre la fermeté, mais aussi la chaleur et le soutien. Au lieu de forcer les enfants à suivre les règles simplement parce qu’ils le veulent, les parents discutent des règles et des attentes en famille. Mais ils savent toujours clairement qui est responsable et demandent des comptes aux enfants lorsqu’ils ne font pas ce qu’on attend d’eux. Lorsque la discipline est utilisée, elle prend généralement la forme d’un encadrement ou d’un guidage des conséquences naturelles et logiques. Ce style repose sur des attentes quant à la maturité de l’enfant. Les parents démocratiques peuvent comprendre comment leurs enfants se sentent et leur apprendre à réguler leurs émotions. Malgré leurs fortes attentes à l’égard de la maturité de l’enfant, ces parents sont souvent prompts à pardonner d’éventuelles lacunes. Ils aident fréquemment leurs enfants à trouver des solutions pour résoudre leurs problèmes. Le parent démocratique est donc exigeant et réactif.

Ce à quoi cela ressemble : Les parents de bébés peuvent établir des horaires de repas et de sommeil, mais ils feront des ajustements au besoin en fonction de ce qui semble le mieux fonctionner pour leur petit. Lorsque l’enfant passe à l’âge de la petite enfance, les parents ont des règles non négociables en matière de santé et de sécurité et les appliquent de manière logique et respectueuse. Il peut s’agir de retirer un jouet si votre enfant vous le lance ou de lui dire bonne nuit à l’heure du coucher au lieu de lui lire une autre histoire.

Comment cela peut-il affecter les enfants ? Cette forme d’éducation est largement considérée comme une approche saine pour les enfants. Les enfants de ce type de parents ont tendance à être amicaux, joyeux et coopératifs, ainsi qu’à être curieux, autonomes et orientés vers un but, selon les recherches. Baumrind les décrit comme plus compétents socialement.

Les parents permissifs

Ce que c’est : Les parents permissifs sont chaleureux et attentionnés, mais ont tendance à être laxistes en matière de règles et de discipline. Ils agissent généralement plus comme un ami que comme un modèle, de sorte que les enfants ont tendance à avoir beaucoup de liberté et ne sont pas toujours surveillés de près. Les enfants de parents permissifs n’ont majoritairement pas beaucoup de responsabilités ou de corvées, et leurs journées ne sont souvent pas très structurées. Ce sont des parents réactifs à leurs enfants, mais peu exigeants. Ce type de parentalité est laxiste avec peu de punitions ou de règles.

Ce à quoi cela ressemble : Être permissif avec un bébé peut signifier ne pas fixer d’horaires de repas ou de sommeil. Lorsque les enfants atteignent le stade de la petite enfance ou de l’âge préscolaire, ils peuvent être autorisés à grignoter quand ils le veulent au lieu de le faire à des heures précises, ne pas avoir à nettoyer leurs jouets lorsqu’ils ont fini de jouer avec eux ou aller au lit quand ils en ont envie au lieu de le faire à une heure fixe.

Comment cela peut-il affecter les enfants ? Les enfants de parents permissifs ont tendance à être des penseurs libres qui n’ont pas peur de dire ce qu’ils pensent. Cela peut se traduire par une plus grande créativité, par exemple. Mais le fait d’être élevé dans un foyer sans limites peut avoir certains inconvénients, car le fait de se faire dire « non » à la maison est un moyen pour les enfants de s’adapter à la réalité des limites qui existent dans tous les domaines de leur monde extérieur. Baumrind a observé que le style parental permissif était associé à des enfants plus souvent immatures, moins responsables et moins capables de contrôler leurs impulsions. Cependant, ils ont globalement une bonne estime d’eux-mêmes et de meilleures compétences sociales.

Le style négligent

Qu’est-ce que c’est ? Les parents non impliqués ne sont pas en mesure de répondre aux besoins émotionnels ou physiques de leurs enfants et les surveillent peu. Ces parents ont de faibles scores en chaleur et contrôle, ne sont généralement pas impliqués dans la vie de leur enfant, désengagés, peu exigeants, faiblement réactifs, et ne fixent pas de limites. Il s’applique aussi aux parents qui rejettent les émotions et opinions de leurs enfants. Ces parents ne soutiennent pas émotionnellement leurs enfants.

Ce à quoi cela ressemble : L’absence d’implication des parents peut prendre des formes très diverses, mais la plupart d’entre nous la reconnaissent quand nous la voyons. Dans le cas d’un nourrisson, cela peut signifier que l’on ne répond pas à ses besoins fondamentaux en matière de nourriture, de sommeil et de logement. Dans le cas d’un tout-petit, cela peut signifier que l’on ne fait pas attention aux risques pour la sécurité, que l’on ne filtre pas ce que l’on dit en présence de l’enfant, que l’on ne vérifie pas les spectacles auxquels l’enfant est exposé et que l’on ne vérifie pas les personnes que l’on autorise à côtoyer ou à s’occuper de l’enfant.

Comment cela peut affecter les enfants : Presque tous les experts s’accordent à dire que le manque d’implication des parents expose les enfants à de graves problèmes. Les recherches montrent que les enfants de parents non impliqués ont tendance à avoir une faible estime d’eux-mêmes et qu’ils peuvent avoir du mal à établir des relations saines et de confiance avec les autres. Les enfants élevés dans ces conditions ont le sentiment que les autres aspects de la vie de leurs parents sont plus importants qu’eux.

Bien sûr, chaque famille est différente, et il existe d’innombrables façons d’être parent. Tous les parents ne correspondent pas non plus à un seul style parental, beaucoup d’entre eux peuvent combiner deux, voire trois des approches ci-dessus.

Sources :

Selon les études scientifiques menées par Diana Baumrind entre 1971 et 1996.