En tant que parents, si vous êtes inquiets pour votre enfant qui semble être atteint d’autisme, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé. En attendant, pour en savoir plus sur ce trouble, sur les symptômes, le diagnostic, ainsi que les causes et les facteurs de risque possibles de cette maladie, Neuf Mois répond à quelques-unes de vos interrogations.
Qu’est-ce que le spectre autistique ?
Selon l’Inserm, les troubles du spectre de l’autisme, aussi communément appelé TSA, sont des anomalies du neurodéveloppement. Si votre petit est concerné, les symptômes apparaîtront rapidement, car ils apparaissent au cours de la petite enfance. Les TSA engendrent principalement un handicap social. Ils provoquent des altérations à établir des interactions sociales, à communiquer, des anomalies comportementales, avec une complication à accepter le changement et une tendance à la répétition de ses comportements. Les personnes concernées paraissent souvent isolées, comme dans leurs bulles, et présentent des réactions sensorielles particulières. Les enfants atteints de TSA peuvent également avoir des centres d’intérêt très ciblés. Ils sont considérés comme des troubles à large spectre, ce qui signifie que deux enfants autistes ne présentent pas exactement les mêmes symptômes, et que les signes et comportements autistiques peuvent fluctuer. Ils sont également présents dans tous les groupes ethniques, raciaux et socio-économiques.
Selon Améli, 700 000 personnes, dont 100 000 ont moins de 20 ans, seraient touchées en France par l’autisme. Il paraît aussi que les garçons seraient touchés 3 à 4 fois plus que les filles.
Quels en sont les symptômes ?
Les premiers signes évocateurs de l’autisme se manifestent le plus souvent entre 18 et 36 mois. Votre enfant peut en effet paraître dès cet âge trop calme ou au contraire trop excité. Il peut sembler globalement indifférent au monde qui l’entoure.
Avant 18 mois
L’absence de babillage, de sourire ou de réaction à votre voix, de gestes sociaux pour communiquer avec vous à partir de 12 mois sont considérés comme des signes à surveiller. Le peu de contact visuel, l’absence de sourires ou de comportement chaleureux et accueillant peuvent aussi être des signes.
Autour de 18 mois
Si à 18 mois et au-delà votre enfant ne prononce pas de mots, ou qu’il n’arrive pas à associer de mots à 24 mois, vous êtes en droit de vous inquiéter ou de vous poser des questions. Si bébé n’échange pas de sourires, n’essaye pas de pointer du doigt, ou ne répond à son prénom, vous pouvez aussi demander de l’aide à un spécialiste. Selon Ameli, si la combinaison d’au moins 2 signes parmi les suivants sont présents chez votre enfant, alors cela doit vous alerter :
- S’il ne partage pas l’attention d’une personne sur un objet ou s’il ne cherche pas à attirer l’attention d’autrui
- Si bébé rencontre des difficultés pour adresser un regard, un sourire, qu’il reste silencieux, ou qu’il ne répond pas à l’appel de son prénom. S’il réagit peu aux séparations et retrouvailles
- Si les sons qu’il produit n’ont pas pour but de communiquer
- S’il n’entre pas en contact avec autrui pour jouer ou s’il recherche ou évite des sensations particulières
Comment les troubles du spectre autistique sont-ils diagnostiqués ?
Il est difficile de poser un diagnostic d’autisme, car il n’y a pas de prise de sang ou de test médical unique à effectuer. De plus, de nombreux enfants atteints de TSA franchissent les étapes importantes comme s’asseoir, ramper et marcher à temps. Les experts soulignent plutôt l’importance d’apprendre les signes potentiels de l’autisme, comme mentionnés plus haut, afin que les parents puissent rapidement porter ces symptômes à l’attention des soignants. En cas d’inquiétude pour votre enfant, prenez tout d’abord rendez-vous avec un médecin généraliste ou un pédiatre. Si le professionnel de santé suspecte un trouble autistique chez votre enfant, alors il vous orientera vers un spécialiste de l’autisme ou vers une plateforme de coordination/orientation. Dans tous les cas, le diagnostic ne peut être fait qu’après un bilan réalisé par une équipe pluridisciplinaire, formée sur les troubles du neurodéveloppement. Il vous faudra donc vous armer de patience avant d’obtenir le résultat final, car votre enfant devra passer une batterie de tests. Votre petit devra passer des évaluations orthophoniques, psycho-cognitives, sensorielles, et de développement psychomoteur. Un bilan ORL, ainsi qu’un bilan ophtalmologique, devront aussi avoir lieu pour s’assurer de l’absence d’une surdité ou d’une mauvaise vue qui peuvent être à l’origine des troubles observés. Votre enfant passera donc entre les mains de différents médecins : pédopsychiatres, neuropsychologues, orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes, médecins ORL et médecins ophtalmologistes.
Quelles sont les causes des troubles du spectre autistique ?
Selon l’Inserm, il est aujourd’hui établi qu’il s’agit de maladies d’origine multifactorielle, avec une forte composante génétique. La science a permis de mettre en évidence chez les personnes atteintes des défauts de mise en place et d’organisation de certains réseaux cérébraux, spécialisés dans la communication sociale et la modulation du comportement en fonction de l’environnement. De plus, des gènes altérés, participant à la formation du système nerveux et des connexions synaptiques, ainsi qu’à la synthèse de substances chimiques indispensables au fonctionnement du cerveau, semble conduire à une plus grande susceptibilité à l’autisme. Être un garçon et présenter des antécédents familiaux sont d’ailleurs deux facteurs de risque reconnus. Cela n’exclut pas l’intervention de facteurs environnementaux durant la grossesse. La naissance prématurée constitue aussi un autre facteur de risque reconnu et important.
Quels sont les traitements du spectre autistique ?
Si le diagnostic tombe, votre enfant va recevoir des soins psycho-éducatifs, au domicile, avec la famille, qui l’aideront à développer son langage, ses compétences cognitives, sensorielles et motrices, à adapter son comportement, à gérer ses émotions… L’objectif est de donner à votre petit, ainsi qu’à vous, les outils pour communiquer avec autrui et être autonome. Une fois les soins mis en route, le développement de l’enfant est régulièrement évalué, afin de pouvoir ajuster sa prise en charge. Il existe différents programmes thérapeutiques. Cela passe par les rééducations orthophoniques et psychomotrices, ainsi que les habiletés sociales. Ce qu’il faut retenir, c’est que pour traiter l’autisme, aucun médicament ne rentre en jeu. Il s’agit d’un d’un projet personnalisé d’interventions éducatives et thérapeutiques.
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