Humoriste puis récemment autrice depuis la parution de son livre Le guide zéro tabous de la grossesse, Elodie Arnould offre un témoignage rafraîchissant sur son parcours de grossesse, le tout dans un univers humoristique décalé ! Des clichés tv aux pires conseils qu’on lui a donné, Elodie Arnould nous confie tout.
Elodie Arnould, après un one woman show et le succès de vos vidéos sur les réseaux sociaux, vous décidez de publier Le guide zéro tabous de la grossesse. Pourquoi ce changement de cap ?
Quand je suis tombée enceinte, on m’a offert tous les guides officiels de grossesse. Des livres très pragmatiques mais qui manquent de beaucoup de détails, que nous femmes enceintes vivons et qui peuvent être très pénibles à vivre. Je passais donc mon temps sur les forums pour lire de vrais témoignages de femmes qui vivaient la même chose que moi, au même moment que moi.
Alors, quel est le but de ce livre ?
C’est vraiment le guide que j’aurais aimé avoir quand j’étais enceinte. Un témoignage personnel, comme si j’étais votre bonne copine qui vous raconte sa grossesse. Je parle même des déclarations à la CAF, d’inscriptions à la crèche, j’y ai mis pleins de pense-bêtes pour les futures mamans, car il y a tellement de choses à prévoir !
Avez-vous laissé transparaître votre âme d’humoriste lors de la rédaction de ce guide ?
Bien sûr ! J’y ai glissé pleins de trucs rigolos, comme mon “Bingo des conseils non sollicités”. Enceinte, on m’a dit de ne pas manger de citron, pour ne pas faire tourner le lait ! Les gens se permettent parfois des remarques lunaires, c’est comme si ton corps appartenait à tout le monde, soudainement.
Il y a aussi la liste des excuses à donner, pour éviter de manger de la charcuterie ou boire de l’alcool, quand on veut cacher sa grossesse comme c’est souvent le cas durant les premiers mois. Personnellement, c’était “je fais un régime” ou “je fais un dry january” même si on est en novembre (rires). Finalement, je veux surtout dédramatiser la grossesse, montrer qu’entre mamans, on peut en rire, même des tabous !
Justement, quels sont ces tabous, ces choses relatives à la grossesse dont personne ne parle ?
Pour moi, ce sont surtout les problèmes relatifs à notre corps, ceux qui ne sont pas très glamours. Comme les pertes blanches, personne ne veut en parler. Pendant ma grossesse, j’ai eu le nez bouché, à tel point que j’en faisais des crises de nerfs. Finalement, j’ai su que c’était des rhinites de grossesse en allant consulter. Mais sur internet, je n’avais rien trouvé à ce sujet ! On est vraiment plongé dans l’inconnu quand on est enceinte.
Il y a aussi le côté pratique, ou plutôt pas pratique, dont personne ne parle comme comment s’habiller sans trop dépenser durant cette période où le corps se déforme continuellement… Ou le post-partum aussi, mais ça, c’est une autre histoire.
Selon vous, pourquoi ces sujets sont-ils passés sous silence ?
Je pense que c’est compliqué d’en parler. Déjà en famille, on n’a pas forcément envie de parler de sexualité ou de pertes blanches. Et même lorsqu’on a des copines ouvertes d’esprit, elles ne se souviennent pas forcément au détail près de leur expérience, encore faut-il qu’elles aient vécu une grossesse par le passé.
Une partie de ces informations, qu’on ne trouve ni dans les livres, ni dans son entourage, est néanmoins présente sur les forums, où l’anonymat est présent, c’est intéressant.
Et vous, comment avez-vous vécu votre grossesse ?
J’ai vécu une super grossesse : j’ai eu la chance de ne presque pas avoir eu de complications. Juste un saignement au troisième trimestre, qui était dû au déplacement du placenta. Moi, j’ai cru que je perdais le bébé, j’ai couru aux urgences et finalement c’est un phénomène qui arrive à une femme sur quatre. Ça fait quand même beaucoup, et pareil, on n’en parle pas !
Le plus éprouvant durant la grossesse, ce sont les inquiétudes, car on n’est au courant de rien.
Comment faudrait-il informer les femmes qui veulent tomber enceinte ? De quoi manque-t-on ?
Des groupes de parole sans tabous. C’est à ça que servent mon livre, et les témoignages sur internet. Il faut qu’on continue ! Il faudrait aussi arrêter de romantiser la grossesse dans les films avec le cliché de la femme qui vomit le matin et qui est automatiquement enceinte.