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Etre parents d’enfant prématuré, c’est être parents avant tout !

Eh bien voilà, notre petite Swann est née avec 5 semaines d’avance, ce qui lui vaut le fait de passer trois semaines en Soins Intensifs de Néonatalogie à l’hôpital de Chartres…

Son papa venait juste de finir les travaux de la maison et le mercredi soir, il a parlé à notre puce en lui disant : « ça y est ma puce, tout est prêt, tu peux venir ! » Le jeudi matin, je perds le bouchon muqueux ! Du coup je m’active pour la valise : machine, sèche-linge, repassage, papier et le samedi à 3 heures, je perds les eaux. Direction illico à l’hôpital pour accoucher de notre ange le 6 octobre 2007 à 11h23 !

Tout s’est passé très vite mais l’accouchement était un vrai moment de bonheur, sans souffrance, rapide et merveilleux. Le papa a beaucoup participé et m’a beaucoup aidé. On a envie de lui souhaiter la bienvenue mais pas un mot ne sort à ce moment-là ! Seuls les regards, les larmes, le bonheur, l’amour règnent ! Elle fait 2,695 kg pour 46 cm. Une très jolie petite fille qui fait déjà tout le bonheur de ses parents. On me l’a vite enlevée pour l’emmener en couveuse et ce fut notre première séparation. C’était dur. J’ai passé ma première nuit loin d’elle, en chambre, seule… Seule, sans elle et sans Phil. Une nuit de larmes, de solitude, de détresse.

Je suis allée dans la nuit dans sa petite couveuse en néonatologie et on me l’a mise dans les bras, contre moi, un merveilleux corps à corps pour la première fois! Qu’est-ce qu’elle est belle ! Qu’est-ce qu’on est heureux !

Quand on veut un enfant, on s’imagine comme on va l’aimer fort. Quand on le porte en son ventre, on se rend compte que ce que l’on s’imaginait n’est rien par rapport à la place qu’il tient dans notre cœur. Et quand il naît, alors c’est toute une vie qui change et là encore, l’amour se transforme en quelque chose de magique.

Soudainement, tout bascule, on se retrouve dans un environnement médicalisé, où la maîtrise des choses est le maître mot, alors que l’on se sent totalement démuni, tellement impuissant face à cette situation dramatique. Ce qui peut compliquer les choses par la suite c’est la difficulté d’en parler. Que peut-on exprimer, nous les parents, de notre souffrance, alors que notre enfant, lui, souffre ? On ne peut que subir avec angoisse l’arrivée de cet enfant à naître.

On n’est jamais préparé à cette naissance si attendue qui bascule. Une incapacité à réaliser ce qui est en train de se passer s’installe. « A qui la faute ? Pourquoi moi ? » sont des questions récurrentes et très douloureuses qui surgissent durant de longues semaines. Il y a des raisons médicales qui identifient les causes de la prématurité mais la plupart du temps, ces questions restent sans réponses : le film repasse en boucle et on arrive souvent à un moment clé de la grossesse qui éclaire la prématurité et on conclut que c’est de notre faute.

C’est souvent une tentative de reprendre le ‘contrôle’ des évènements, de retrouver une certaine maîtrise que de penser : « j’aurais dû, si j’avais… » C’est aussi une tentative désespérée de lutter contre l’impuissance de n’avoir rien pu faire. Cela permet parfois de faire « comme s’il ne s’était rien passé », comme si « on pouvait arrêter le temps… » Mais la réalité est là, différente de tout ce que l’on a pu imaginer. Et douloureuse. La réalité dans un premier temps c’est la Néonatalogie, là où l’on fait connaissance. Pas facile : il y a toujours quelqu’un à côté ou l’assistance d’une machine. Comment prendre soin de son enfant dans ces conditions ?

Chaque parent fait comme il peut dans ce contexte particulier bien sûr, mais je l’écris pour fixer les choses : le lien à l’enfant, le fameux instinct maternel et paternel se construit avec de l’amour certes, mais surtout avec beaucoup de patience ; patience qui est mise à rude épreuve dans la prématurité ! On regarde son enfant comme un étranger, c’est un autre que nous-même, un autre que l’on ne connaît pas. Ce qui se complique dans la prématurité c’est l’idée qu’il est si petit, si fragile.

Après l’hôpital, on peut imaginer qu’enfin la famille réunie, les inquiétudes disparaîtront mais c’est le sentiment de solitude que l’on éprouve. En néonatalogie, nous sommes entourés d’une équipe. A la maison, une fois la période d’urgence dépassée, tous les évènements douloureux ressurgissent. La culpabilité est intense de ne pas savourer ce moment tant attendu de la sortie, car tout devrait aller bien maintenant… Oui et non. Oui, parce que la famille est enfin réunie, non parce que nous avons été malmenés et nous souffrons, même entourés par nos proches… qui ne nous comprennent pas toujours.

Etre parents d’enfant prématuré, c’est être parents avant tout ! Et qui mieux que les parents sait ce qui est bon pour son enfant ? Alors, de retour à la maison, les grands-parents vont vous donner des conseils, mais ils ne se rendent pas compte que c’est nous les parents et que notre bébé ne peut pas être comparé aux autres ou à leur expérience avec les bébés. Alors, parfois il faut répéter les choses et malgré cela, ils ne comprennent pas toujours. Pour eux, elle a bonne mine alors, tout va bien ! Ecouter les recommandations du pédiatre ne sert à rien ! On en fait trop ! Oui mais non ! Car elle est prématurée et ça, s’ils arrivent à l’oublier, nous on ne l’oublie pas. C’est nous qui avons subi la douloureuse expérience des tuyaux, des fils, des sondes, des soins, des perforations….

Je pense que lorsque l’on arrive en accouchement « normal », dans un service de maternité, c’est différent car on est entouré de sages-femmes qui nous font découvrir la joie d’être parents et qui partagent ce bonheur avec nous. En néonatologie, c’est avant tout l’aspect médical et les émotions qui sont mis de côté. La naissance devient histoire de soins et pas d’amour.

Et puis, il y a toutes ces émotions contradictoires : la joie d’être parents cohabite avec l’anxiété sur la santé de notre enfant, la culpabilité vient ternir le bonheur d’être mère. Il y a de doux moments et des périodes de doute, de frustration, de colère…

Bienvenue ma petite fille, mon petit chat, mon amour !

Florence, 28 ans (Maman de Swann, 4 mois)

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