Partager sa vie sur les réseaux sociaux est devenu intuitif pour de nombreuses personnes. Certains ne peuvent s’empêcher de publier leur vie quotidienne et même en ayant une vie de famille. Les parents ressentent le besoin de partager les exploits de leurs enfants. Les premiers sourires, les premiers pas, les rentrées scolaires… et tant de moments précieux. Instagram est devenu le réseau social le plus populaire et compte des millions d’utilisateurs dans le monde. Mais, cet espace de partage en ligne est également le théâtre d’un scandale qui secoue les utilisateurs et met en lumière la menace des pédophiles. Il y a un réel danger pour les enfants. Neuf Mois vous donne les conseils pour protéger au mieux vos enfants.
Comment partager des photos de votre enfant en toute sécurité ?
Vérifier les paramètres de confidentialité
Peu importe le réseau social, il est impératif d’utiliser les paramètres de confidentialité les plus stricts sur vos applications. Cela limitera l’impact de vos publications et ainsi, le nombre de personnes susceptibles de voir vos photos. Par ailleurs, faites savoir aux membres de votre famille ou amis qui pourraient également partager des photos de vos enfants, que vous ne voulez pas qu’elles soient vues publiquement. Sur Instagram, il est possible d’activer la demande d’autorisation pour le partage de photos. De ce fait, vous pourrez contrôler la diffusion des images.
Désactiver les métadonnées
Les métadonnées d’une photo contiennent des informations telles que l’heure, la date et l’emplacement de la photo publiée. À cause de ces données, n’importe qui peut vous localiser à travers une simple photo. La désactivation de ces données est simple, assurez-vous d’enlever la géolocalisation dans les paramètres de votre téléphone. Et lors de la publication des photos, ne remplissez aucunes données sur le lieu où la photo est prise.
Nous vous conseillons de vérifier régulièrement ces fonctionnalités afin de ne pas autoriser un partage par défaut.
Bien vérifier chaque photo
C’est très facile de laisser échapper des informations lorsque vous partagez des photos de vos enfants sur internet. Sur la photo de la rentrée scolaire, on peut y voir son école, sur un devoir réussi, vous pouvez laisser son nom complet… Tant de détails qui peuvent mettre sa sécurité en danger.
Pas de nudité sur les photos
Il est crucial de rappeler qu’il est absolument inapproprié et dangereux de poster des photos de vos enfants nus ou en maillot de bain sur les réseaux sociaux. La publication de ces photos les expose à des risques importants, car elles peuvent être exploitées par des pédophiles et utilisées à des fins criminels. Il faut protéger l’intimité de chaque enfant. Si vous utilisez des émojis pour cacher les parties intimes de vos enfants, cela ne sert à rien, les prédateurs peuvent facilement les photoshopper.
Se méfier des hashtags
Mettre des hashtags sous votre publication semble un acte innocent et pourtant, c’est la clé qui permet aux pédophiles de trouver les photos d’enfants comme bon leur semble.
La Child Rescue Coalition a révélé les hashtags en anglais les plus recherchés par les prédateurs. En voici quelques-uns :
#babykini #bathtimebaby #bathtime #sexykids #napetime #lovesbeingnude #kidsswimwear
Le même principe s’applique aux hashtags français.
Demander l’autorisation à son enfant
Votre enfant est en âge de comprendre et de consentir à ce que des photos de lui soient partagées sur les réseaux sociaux ? Alors, il faut lui demander son autorisation. S’il n’est pas d’accord, vous devrez respecter sa décision.
Si vous souhaitez vraiment partager des photos de votre enfant, demandez-lui de choisir les photos avec vous. Ce serait également une parfaite occasion pour vous de lui faire de la prévention sur les dangers des réseaux sociaux et les mesures de sécurité qu’il peut mettre en place.
Ne pas publier des photos d’autres enfants
Quand vous partagez des photos de votre enfant, prenez en compte la vie privée des autres enfants susceptibles de se trouver sur certaines photos. De ce fait, il est primordial de ne pas partager des photos d’autres enfants sans avoir l’accord des parents. Si jamais vous ne pouvez pas faire autrement, assurez-vous d’avoir l’autorisation de tous les parents et de veiller à ne laisser passer aucune informations personnelles.
Prendre en compte l’impact sur vos enfants
Vous devez prendre en compte l’impact que peut avoir ces publications sur vos enfants, en particulier lorsqu’ils atteignent un âge où ils peuvent être plus conscients face aux questions sociales. De plus, les parents actifs sur les réseaux sociaux peuvent exposer leurs enfants à des risques de harcèlement ou d’intimidation de la part d’autres enfants.
L’impact sur les enfants peut être grave sur le long terme. En publiant des photos de vos enfants en crise ou dans des situations que vous jugez drôles pour vous mais pas pour lui, cela pourra créer plus tard un sentiment de gêne chez votre enfant. Surtout face à ceux qui auront accès à ces photos.
Pourquoi on en parle ?
D’après une enquête menée par le « Wall Street Journal », en collaboration avec les universités de Stanford et d’Amherst, les contenus recommandés sur Instagram permettaient aux pédophiles présents sur la plateforme d’entrer en contact avec des profils, favorisant ainsi l’échange et la vente de contenus illégaux. Malgré la modération, Instagram permet aux utilisateurs de rechercher certains hashtags, pour entrer en contact avec d’autres comptes ouvertement dédiés à la vente de contenus liés à l’abus sexuel d’enfants.
Des contenus pédophiles sur Instagram
Les informations recueillies par l’Observatoire de l’Université de Stanford montrent que la plupart des profils dédiés à la vente de ce contenu ne font pas l’objet d’une publicité explicite. Ils proposent plutôt des listes de « produits » que les acheteurs sont encouragés à demander. Celles-ci vont des vidéos aussi horribles que l’automutilation, les actes sexuels en tout genre, en passant par la possibilité de rencontrer le mineur dans la vraie vie. Le tout en échange d’un paiement monétaire.
Facebook et Instagram aux abonnés absents
Meta, la société propriétaire des plateformes Facebook et Instagram, a été contactée par le journal à propos de la promotion et la vente de contenus relatifs à l’abus sexuel d’enfants (qui est un crime fédéral). Meta a reconnu qu’il existe des défaillances dans la modération des contenus. L’entreprise de Mark Zuckerberg a juste indiqué qu’elle avait mis en place un groupe de travail interne pour résoudre ce problème. « L’exploitation sexuelle des mineurs est un crime terrible, et nous travaillons constamment pour prévenir et bloquer de tels comportements sur nos plateformes », a déclaré un porte-parole de l’entreprise, ajoutant qu’au cours des deux dernières années, Meta a supprimé sur le réseau, un total de 27 profils étant des délinquants pédophiles. Par ailleurs, l’entreprise précise que « des milliers de hashtags » utilisés par des pédophiles pour entrer en contact avec des vendeurs et autres délinquants sexuels, ont été retirés de la plateforme.
L’algorithme d’Instagram aide les pédophiles
Les chercheurs qui ont participé à l’enquête ont remarqué qu’après avoir consulté un seul des profils appartenant au réseau, l’algorithme Instagram en recommandait immédiatement de nouveaux, y compris des comptes traitant de la vente et de l’achat de contenus illégaux. Enfin, l’observatoire de Stanford, à l’aide d’une série de hashtags, a trouvé un total de 405 comptes dédiés à la vente de contenus sexuels sur des mineurs, passés à travers les mailles de la modération de Meta. Cela impliquerait des centaines de milliers de profils, comme l’a également confirmé un porte-parole de Meta.
Source : https://www.wsj.com/articles/instagram-vast-pedophile-network