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Comment j’ai réussi à allaiter mon bébé après des mois de souffrance

Bonjour à toutes ! Je suis Anne-Emmanuelle et je tenais à partager avec la communauté de Neuf Mois mon expérience de maman allaitante avec mes enfants. Mais malheureusement pour moi, ce plaisir d’allaiter n’est pas arrivé sans mal.

Mon allaitement n’a pas été soutenu par les médecins

Ma grande fille a passé un premier mois absolument abominable parce que l’allaitement avait complètement raté à son démarrage. Ce n’est que par une ténacité forcenée, et grâce à une sage-femme de l’hôpital Port Royal qui a mis en place un programme d’accompagnement très novateur et humain qui a accepté de faire du « service après-vente » 1 mois après la naissance de Clémence, que j’ai pu espérer donner un jour le sein à ma fille.

En fait, pour la première nuit de mon bébé, on m’avait proposé de la garder en nurserie. J’étais très jeune (22 ans) et fatiguée, on m’avait quasiment imposé de ne pas l’avoir avec moi. J’avais pourtant très fermement dit que je voulais l’allaiter et la mise au sein avait été assez molle mais j’avais une poupée vigoureuse de 3,7 kg. Les aides-soignantes m’avaient dit qu’elles l’amèneraient à moi pour téter mais lui ont donné un biberon… Le début du cauchemar.

Malheureusement de tentative en tentative rien n’y faisait : la petite ne parvenait pas à remettre sa façon de téter dans le « bon » sens. Je ne l’ai compris que plus tard bien sûr. Sur le moment les professionnels de santé se sont enchaînés avec des conseils plus ou moins farfelus comme de placer une tétine de biberon sur mon mamelon en guise de téterelle.

Chacun y allait même de sa solution : pincer, tirer, tirer le lait ou le mamelon, faire aspirer le papa, mettre les téterelles qui brûlent, gants froids ou chauds… Et me décourageant « avec bienveillance ». Et c’était surtout le cas d’un pédiatre accusateur : « Votre mamelon est invaginé ». Et à une auxiliaire d’ajouter : « Normalement le téton doit sortir ». Mes seins n’avaient rien de bon apparemment : trop lisses, trop durs, trop mous, pas assez pleins, pas assez préparés…

Évidemment ma propre mère qui, dans une société des années 70, avait eu du mal à allaiter et avait pour mission de me « libérer de ce joug dans lequel je voulais me mettre », me forçait à boire 2 litres d’eau pendant chaque repas pour avoir du lait.

Ce qui m’a permis de tenir bon

J’ai parcouru des PMI, j’ai assisté à une séance de la Leche League sans comprendre encore le problème. J’étais simplement rassurée sur ma capacité à nourrir mon bébé et sur le fait que rien n’était perdu. J’ai subi les jugements de mon propre pédiatre, qui m’a donné des granules de malt. J’ai dû faire peser Clémence avant et après la tétée mais c’était toujours aussi inefficace.

Ce qui m’a permis de tenir ? Peut-être justement cet acharnement à m’entendre dire que je n’étais pas assez performante pour mon propre bébé. A 22 ans ne pas avoir assez de lait, de bouts de seins pour elle ça ne passait pas. Alors après 1 mois de mise à l’index, d’accusation de vouloir saboter ma petite fille, moi exsangue, avec un bébé qui avait perdu du poids malgré une complémentation au biberon (quand même j’étais un peu raisonnée), qui a évidemment catalyse le problème, je suis retournée à la case départ.

Je me suis rendue à Port Royal, sans rendez-vous, devant le bureau de la sage-femme formatrice. Elle m’a accueillie et m’a expliquée que c’était un problème technique par rapport au positionnement de la langue qui diffère entre la succion d’un biberon et celle du sein. Elle a expliqué que le bébé avait un réflexe de « freinage » du débit de lait par la langue au biberon, et qu’au contraire, il devait vraiment aller chercher à extraire le lait du mamelon, d’où la consigne de s’assurer que le bébé prenne le maximum de mamelon dans la bouche.

Effectivement, en ayant été immédiatement formée à freiner la tétine, elle n’avait pas eu à faire l’effort de téter et elle ne savait donc pas le faire. Des explications simples, schématiques, toutes bêtes mais que les professionnels n’avaient pas intégré, incapables donc de conseiller de façon uniforme.

La sage-femme a un peu brusquement mis mon bébé au sein et Clémence a tété intensément pour la première fois. Elle l’a fait 8 mois ensuite, exclusivement d’abord et à partir de 4 mois en mixte avec la diversification à la cuillère, mais en refusant le biberon. Quelle fierté de se dire ensuite que son bébé fait 8 kilos grâce à vous et vous seule. Et peu importe la taille et la forme du mamelon, il faut vraiment rassurer les jeunes mamans : les cas d’absence de lait sont rarissimes.

Quand 15 ans plus tard, même problème

Ses deux petits frères ont commencé leur carrière de bébé avec un allaitement parfaitement tranquille, jusqu’à 20 mois. Mais pour la petite dernière, malgré ces expériences, j’ai vécu le début d’allaitement le plus douloureux que je n’avais jamais eu. 15 ans plus tard, les équipes hospitalières avaient en revanche énormément évolué. Plus cohérentes, moins créatives, elles communiquent beaucoup mieux quand chacun y va de son expérience. Néanmoins, le séjour est tellement réduit et c’est surtout la sage-femme d’HAD qui accompagne l’allaitement.

L’équipe m’a donc laissé un peu me débrouiller en faisant confiance à mon expérience mais, trop présomptueuse, j’ai laissé téter Sarah beaucoup trop longtemps dès sa naissance. C’est, selon la sage-femme de l’HAD, le nouveau fléau des mamans : peu prudentes et désireuses de ne pas se laisser dicter des limites et des contraintes, les mamans laissent téter leur bébé bien au-delà des frustrations salvatrices de 5 minutes par sein dès les premiers jours.

Malheureusement, ce sont 3 semaines de souffrance : crevasses horribles, livres serrés entre les dents, sang dans le lait, stratégies pour laisser cicatriser un mamelon puis l’autre, crème à gogo etc… Mais une phrase de la sage-femme a été ma lumière pendant ces semaines de douleur : une fois que c’est cicatrisé, ça ne réapparaît plus jamais.

Il faut persévérer

Aujourd’hui j’accueille des futurs parents dans le cadre de ma profession (je suis responsable d’un service de la petite enfance) et je peux leur conseiller de se faire accompagner et entourer avant tout d’une sage-femme qui a vraiment pour l’allaitement une vision globale de la fusion mère-bébé dans le respect du corps et du désir de la maman. En plus, elle n’occulte évidemment pas la santé, les compétences du bébé et les appréhensions du papa ce qui n’est jamais exclu, au contraire… Et je leur conseille le magazine Neuf Mois d’ailleurs ! En espérant vous avoir été utile surtout à d’autres mamans.

 

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Voir les commentaires (1)
  • Bonjour,

    Merci pour cet article, il m’aurait été très utile il y a 4 mois!! L’allaitement fut la pire épreuve que je n’ai jamais vécu après une grossesse parfaite et merveilleuse. J’ai vécu les pires premiers mois de vie auprès de ma fille. Je n’ai réussi qu’à tisser de lien après ce calvaire que fut l’allaitement au bout de 2 mois.

    Pourtant malgré les différents articles à ce sujet que je peux lire depuis, je réitèrerais cette expérience 🙂

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