On voit de tout dans les rayons des parapharmacies. Même des compléments alimentaires pour aider les bébés à faire leurs nuits ! Avant de sortir l’artillerie lourde, et si on essayait des méthodes plus classiques ? Au moins aussi efficaces et peut-être moins controversées…
Un bébé sur quatre ne fait pas ses nuits avant l’âge de 1 an, ce qui n’a rien d’anormal jusqu’à 3 ou 4 mois. Quand ça dure et qu’on doit reprendre le boulot, qui nous jetterait la pierre à l’idée de vouloir aider un chouia notre petit insomniaque à devenir marmotte ? Et pourtant, ce n’est pas une raison pour se précipiter sur le premier flacon venu. Le Dr Marie-Josèphe Challamel, pédiatre, spécialiste du sommeil et auteure de Le Sommeil, le rêve et l’enfant, nous éclaire sur la stratégie à adopter. Le Dr Gwenaël Greppo, médecin homéopathe, lui, sur l’ordonnance possible.
Des erreurs, des mauvaises habitudes à éviter ?
Dr M.J. Challamel : Il faut éviter d’endormir l’enfant trop longtemps. C’est normal d’endormir son bébé en le berçant ou qu’il s’endorme au sein quand il est tout-petit. Mais à partir de 4 mois et demi/5 mois, il faut progressivement le coucher encore réveillé dans son lit. De façon à ce qu’il apprenne à s’endormir tout seul dans son lit, dans sa chambre. Il faut aussi éviter d’accourir au moindre bruit, d’interrompre le sommeil du nouveau-né à chaque fois qu’il grogne ou qu’il pleure une ou deux minutes, parce qu’on lui apprend à se réveiller complètement au lieu de continuer son sommeil.
Mais s’il pleure vraiment et se réveille pour de bon ?
Dr M.J. Challamel : Il faut éviter de répondre systématiquement par des biberons à chaque fois que l’enfant se réveille la nuit, de le laisser s’endormir avec un biberon dans la bouche, afin de ne pas l’habituer à se réveiller pour boire la nuit. Attention aussi de ne pas laisser le sommeil en roue libre. S’il a eu des difficultés à s’endormir, il ne faut pas pour autant le laisser dormir trop longtemps le lendemain, ce qui pérennise les difficultés de sommeil. Attention enfin de ne pas instaurer des rituels de coucher trop longs : 10 minutes à un quart d’heure suffisent.
L’homéopathie est-elle indiquée pour aider bébé à faire ses nuits ?
Dr Gwénaël Greppo : Les petits états anxieux avec troubles de l’endormissement et réveils nocturnes, les cauchemars et terreurs nocturnes sont susceptibles d’être traités par l’homéopathie. Dans tous les cas, la consultation du sommeil chez l’enfant est toujours longue : l’homéopathe doit prendre énormément de temps pour évaluer ce qui se passe, parce qu’il y a quantité de causes (repas trop rapprochés provoquant des coliques, repas insuffisants, tétées qui ne rassasient pas l’enfant, prise de boissons le soir ou la nuit…), lesquelles, si on ne les identifie pas, vont passer à la trappe et l’homéopathie ne sert à rien.
Y a-t-il des contre-indications à utiliser un traitement homéopathique plus de quelques semaines ?
Dr Gwénaël Greppo : Normalement, un trouble du sommeil se règle en un mois ou deux. Si à l’arrêt du traitement, l’enfant récidive, c’est que l’on n’a pas identifié ou traité la cause suffisamment. En tout cas, il n’y a pas d’effet secondaire et rien n’empêche de le donner pendant plusieurs mois.