Mythes et légendes autour du sexe durant la grossesse

Shot of a husband and pregnant wife sitting together in a bedroom

De nombreuses idées reçues, croyances et interrogations entourent le sexe pendant la grossesse et peuvent mettre à mal les rapports intimes des futurs parents. Neuf Mois fait le tri dans cet article à lire à deux !

Faire l’amour déclenche l’accouchement

La fameuse méthode du déclenchement à l’italienne consiste à faire l’amour pour accélérer la naissance de bébé. Effectivement, la prostaglandine contenue dans le sperme est une hormone qui stimule les contractions et peut être un véritable coup de pouce en fin de grossesse. L’orgasme provoque des contractions utérines qui, lorsque la situation est mure, peut être « la petite étincelle en plus » explique Anne-Cécile Gutier sage-femme à la maternité de Chambéry et diplômée en sexologie. Mais pour cette dernière, l’idée est surtout de décentrer l’attention afin « d’arrêter de se focaliser sur l’accouchement » et de lâcher-prise à la fin de la grossesse. Un aspect moral et émotionnel pas assez souvent mis en avant !

Faire l’amour peut faire mal au bébé

Faux ! Les rapports sexuels ne heurtent pas bébé in-utero. Physiologiquement le col de l’utérus est fermé et le bébé bercé dans le liquide amniotique est bien protégé du monde extérieur, aucun risque donc de lui faire du mal. Au contraire, ce que le fœtus perçoit c’est le bien-être de la mère qui s’écrête de l’endorphine (hormone du plaisir), excellente pour la mère et le fœtus. Cette même croyance ressort aussi sous la forme « d’avoir l’impression d’être à trois » précise Anne-Cécile Gutier. Le corps de la femme devient ce « temple sacré » auquel il ne faut pas toucher craignant une fragilité qui n’est pas lors d’une grossesse physiologique. Elle souligne que le sexe est bon pour l’équilibre du couple, qui vit ensemble chaque transformation.

Une libido exacerbée pendant la grossesse

Oui… et non ! « La sexualité ne va pas subitement devenir extraordinaire du fait de la grossesse » précise la sage-femme. Il faut mettre en perspective les décharges hormonales liées à la grossesse, créant une excitation plus importante chez la future mère mais pouvant être inhibé par un contexte de stress, rapport au couple etc. Si cette libido est décuplée, c’est au second trimestre que le couple pourra prendre la mesure. En effet le premier trimestre étant parfois fatigant et rythmé par les nausées matinales, la mère n’aura pas forcément goût aux plaisirs charnels. A la fin de la grossesse, le corps devient plus rond, parfois « encombrant », il faudra redoubler d’imagination et adapter ses positions.

A noter que chaque couple vit la grossesse à sa propre façon. La vision du partenaire peut aussi jouer dans les relations du couple et comment se vit la grossesse. La sage-femme et sexologue rappelle l’importance du dialogue et du respect mutuel, le sexe n’étant « ni mieux, ni moins bien durant cette période mais simplement différent ».

Suites de couches, on attend combien de temps après la naissance ?

« A chacun son rythme ! » : c’est le mot d’ordre pour la reprise des relations sexuelles après l’accouchement. Il n’y a pas de limite de temps, mais de nombreux facteurs comme la fatigue, les douleurs post-partum ou encore la vision parfois biaisé de ce « nouveau corps » peuvent entraver le retour à la sexualité. Le temps peut passer sans qu’aucun n’ose en parler alors que tout le monde veut. Anne-Cécile Gutier conseille de reprendre « quand vous le souhaitez, quand l’envie revient » mais surtout « avec calme et douceur ». Les deux partenaires doivent être en accord, avec confiance et complicité. Bien qu’il n’y ait pas de contre-indication particulière, il est nécessaire de réapprendre le corps de l’autre, de s’ajuster, de s’écouter. Un conseil de la sexologue : « le lubrifiant ! Il peut y avoir une sécheresse vaginale lors cette période, qui n’aide pas les rapports. On déculpabilise alors le couple, cette sécheresse n’est pas forcément dû au manque d’envie mais plus l’appréhension d’avoir mal, à la fatigue etc. ».


L’occasion pour la sage-femme de rappeler que la sexualité ne se résume pas à la pénétration, la grossesse et suites de couches sont une occasion parfaite de « découvrir d’autres chemin pour parvenir au plaisir ».

Source :

ADIRS


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