Enceinte, on ne maîtrise pas tout. A commencer par la date où bébé décidera de pointer son nez. Parfois, bébé prend un peu d’avance. Si certains facteurs de risque sont connus, d’autres accouchements prématurés peuvent être inopinés. Quelle que soit la raison de la prématurité, la prise en charge aujourd’hui des bébés nés trop tôt est de plus en plus performante et on ne compte plus les récits de bébés grands prématurés qui vont bien, très bien même. Donc, on ne panique pas, mais on s’informe juste pour prévenir certains risques. Les explications du Dr David Elia, gynécologue-obstétricien.
Un fibrome utérin
Quand la future maman est porteuse d’un fibrome utérin, il peut y avoir un risque de fausse couche en début de grossesse mais quand la grossesse se poursuit, le risque d’accouchement prématuré est toujours présent si le fibrome se développe. La bonne nouvelle, c’est qu’un fibrome se voit et que le médecin qui vous suit va être très attentif à l’évolution de votre grossesse. Donc, bien suivie, bien traitée… restez cool.
Un traumatisme abdominal pendant la grossesse
Là, on est dans l’inopiné. C’est ennuyeux. Mais heureusement, cela arrive rarement. La solution, c’est la prévention. Pas de talons aiguille, pas de charges trop lourdes pouvant faire perdre l’équilibre, pas de sports violents ou de contact, et prudence sur la route pour éviter les accidents. En redoublant d’attention, on devrait sans peine éviter ce genre de traumatisme.
Une béance du col
En général, lorsque le col présente une béance, il y a cerclage vers le début du second trimestre et jusqu’à la 24 SA, selon les cas. La méthode de cerclage dépend des raisons qui le décide, des antécédents et du stade de la grossesse. Dans de rares cas, le cerclage peut être contre-indiqué, notamment en cas de contractions actives, en cas d’anomalies fœtales, en cas de saignement d’origine endo-utérine inexpliqué ou en cas d’infection locale (le cerclage est alors réalisé après le traitement) ou en présence d’une infection qui touche la cavité amniotique, appelée chorioamniotite, cause d’accouchement prématuré. Dans tous les cas, vous êtes suivie de très près et toutes les décisions médicales sont prises dans l’intérêt de votre bébé et du vôtre.
Les infections vaginale et urinaires
C’est bien pour ça qu’on vous conseille toujours de consulter en cas de souci dans la zone génitale, et que des analyses urinaires sont effectuées pendant la grossesse. Beaucoup d’études depuis une cinquantaine d’années ont associé risque d’accouchement prématuré et infections génitales chez la future maman, et constaté la fréquence de la rupture des membranes (perte des eaux) qui s’en suivait. D’où l’importance, dès qu’on sent que ça brûle ou que ça gratouille, de consulter.
Le retard de croissance intra-utérin
Eh oui, ça arrive parfois. Actuellement la Fondation PremUP poursuit une étude de sept années autour de ce problème qui pourrait être causé par un mauvais fonctionnement du placenta. Mais il y a aussi des causes comportementales, le tabac par exemple, comme l’alcool pendant la grossesse, sont des causes reconnues de retard de croissance intra-utérin. Si on ne peut rien contre le mauvais fonctionnement du placenta, en revanche, on peut se faire aider pour arrêter de fumer et prendre la décision de respecter le célèbre zéro alcool pendant la grossesse.
Une malformation utérine
On en parle vite parce que c’est en effet une cause d’accouchement prématuré mais ces malformations sont rares, donc il y a peu de risques que vous en soyez atteinte. Et si c’était le cas, une fois de plus, votre médecin le sait, vous suit, prévient et soigne.
Une grossesse multiple
Des jumeaux ou plus, c’est bien connu, c’est une cause de prématurité. Mais là encore, vous êtes suivie de très près. Donc le risque est jugulé, et la prise en charge des bébés sera optimum si vous accouchez trop tôt. A charge pour vous de respecter les règles de prudence, comme l’alitement par exemple, s’il vous a été prescrit.
Un excès de liquide amniotique
Les médecins appellent cela l’hydramnios. On vous rassure c’est très rare : 0,4 à 1,2 % des grossesses. L’hydramnios peut être provoqué par un diabète gestationnel non équilibré, mais une infection materno-fœtale, comme la toxoplasmose ou la rubéole, peuvent aussi provoquer un excès de liquide amniotique. Il peut aussi être provoqué par une anomalie digestive chez le fœtus ou d’autres anomalies de la paroi abdominale, cervico-thoracique, une cardiopathie fœtale, une anomalie chromosomique ou une anomalie du système nerveux central. Ça fait beaucoup de causes (rares !) pour finalement ne toucher que très, très peu de fœtus. Donc ne paniquez pas, il y a très peu de risques que cela vous arrive.
Sources :