Depuis 2007, toutes les femmes enceintes peuvent bénéficier de l’entretien du 4ème mois. Cette rencontre n’est absolument pas un examen médical. Alors… quel intérêt ? On vous dit tout…
L’entretien prénatal, idéal pour faire connaissance avec le métier de sage-femme
Pour beaucoup de femmes enceintes, le seul praticien de santé apte à les suivre pendant leur grossesse, c’est le gynécologue-obstétricien. Pas faux en cas de grossesse à complications, mais un peu exagéré en cas de grossesse physiologique. D’ailleurs, le jour J, si on accouche à l’hôpital, ce sont des sages-femmes qui nous accoucheront si tout se passe bien, le gynéco n’étant appelé qu’en cas de complications. Alors tant qu’à faire, autant faire connaissance à l’occasion de cet entretien avec ces professionnels (eh oui, il y a 2% d’hommes dans la profession) de santé qui nous chouchouteront tout au long de notre grossesse, en consultation, en cours de préparation, le jour J et pendant notre hospitalisation, sans oublier les visites du post-partum. Pendant cet entretien, vous aurez tout loisir de constater que les sages-femmes en connaissent un rayon dans bien des domaines. Vous pouvez choisir de passer cet entretien dans la maternité où vous accoucherez ou en cabinet libéral.
Lors d’un entretien prénatal, on peut poser de nombreuses questions à l’expert
On l’a dit, ce n’est pas un examen médical prénatal. C’est un entretien. C’est-à-dire qu’on cause. De tout et de rien. On peut poser toutes les questions qui nous viennent à l’esprit (si ça fait aussi mal qu’on le dit, si beaucoup de bébés naissent avec un handicap, si on va mettre un siècle à perdre les 12 kg pris pendant la grossesse, si le sexe, enceinte, hein, bon, n’est-ce pas…), mais cela permet aussi à la sage-femme de nous en poser (et pourquoi elle n’aurait pas le droit, elle ?) : notre boulot, nos conditions de trajets maison-boulot, la composition de notre famille, la bonne volonté de chéri à prendre son tour de vaisselle, vos relations avec (belle-)maman, autrement dit avec des aînées qui sont déjà passées par là et pourraient nous aider et nous rassurer, les jours où ça coince…
Un rendez-vous prénatal qui nous apprend à anticiper
Le mode de garde, vous y avez pensé ? Et les allocations, vous avez fait une simulation pour voir comment articuler votre budget avec les dépenses de l’arrivée de bébé ? La reconnaissance anticipée pour le papa si vous n’êtes pas mariés, vous savez comment on s’y prend et à partir de quand ? Trop à l’étroit chez vous, vous pensez ne pas avoir les moyens de déménager ? Trop fatiguée, vous ne vous en sortez plus ? Autant de solutions à trouver qui font qu’on repousse souvent à plus tard les démarches à effectuer parce qu’on ne sait pas où s’adresser et par quel bout prendre le problème. Toutes ces questions pratiques peuvent être évoquées pendant l’entretien prénatal et la sage-femme, c’est votre GPS pour vous orienter vers les services compétents afin de monter des dossiers de demande de logement, d’allocations, de place en crèche, d’aide-ménagère… C’est qu’il n’y a pas deux pieds à mettre dans le même soulier : dans cinq mois à peine, bébé sera là et il sera bien temps, tiens, de penser à tout ce qu’on aurait dû faire avant…
On peut y poser les bases de son projet de naissance
Un projet de naissance, ce n’est pas qu’une liste d’interdits pour l’équipe médicale. C’est un travail que l’on fait sur soi pour poser les jalons de sa vie de parents. Cela passe par le suivi de la grossesse et les examens qui nous paraissent indispensables ou pas, par nos souhaits pour la naissance mais aussi et surtout par notre projet parental : souhaite-t-on allaiter ou pas, recevoir des visites à la maternité ou rester dans notre bulle, trouver une assistante maternelle ou opter pour l’accueil collectif, faire suivre bébé par un pédiatre ou son médecin généraliste, réfléchir sur l’intérêt de la vaccination en se donnant le temps de trouver des réponses aux questions en suspens…
Au cours de l’entretien prénatal, la sage-femme est un bon relais pour expliquer ce que devrait être un projet de naissance (surtout pas une liste d’interdits recopiée sur internet !) et comment le présenter à l’équipe médicale pour qu’il soit bien reçu. Et pour ouvrir des horizons de réflexion auxquels on n’avait pas pensé : par exemple, à quoi servent les cours de préparation à la naissance ?
On liste avec sa sage-femme les contacts utiles pour vivre une grossesse sereine
Non, elle ne nous donnera pas le portable de l’adjoint chargé de la petite enfance et qui pourrait nous dégoter la place dans la crèche de nos rêves. Mais elle peut nous expliquer comment nous y retrouver dans le méandre de l’administration pour trouver le bon interlocuteur en cas de souci. Au sein de la maternité, elle peut nous adresser à un psychologue si on passe par un moment difficile (ben oui, ça arrive…), vers une consultation anti-tabac, un ostéopathe en cas de douleurs ou un(e) diététicien(ne), nous expliquer les tenants et les aboutissants de l’autohypnose… Bref, cet entretien de 40 à 45 minutes est loin d’être du temps perdu. Pourtant, peu de femmes en profitent au 4e mois.
Si vous avez zappé, ce n’est pas grave : lorsque vous prendrez rendez-vous pour la préparation à la naissance (oui, c’est utile !), votre sage-femme vous fera passer cet entretien en préalable à la série de cours de préparation. Histoire de mieux vous connaître et de mieux vous aider à vous préparer à cette naissance très attendue.