Boire de l’alcool quand on est enceinte n’est pas sans conséquence sur bébé. Le syndrome d’alcoolisme fœtal est plus répandu qu’on ne le croit en France. Le risque de perturber le développement psychomoteur de son enfant est réel.
Le bébé boit autant d’alcool que la mère
A ma santé ! Si bébé pouvait parler in utero, c’est certainement ce qu’il dirait… Chaque verre que maman boit, bébé en profite également car l’alcool passe en effet directement au travers de la paroi du placenta. Si après une soirée maman est bien gaie, bébé lui est complètement ivre : le taux d’alcool dans le sang de la mère est comparable à ce qu’on peut trouver dans le liquide amniotique.
L’alcool est dangereux pour la femme enceinte et son bébé
On imagine les dégâts ! Que la consommation soit modérée ou pas, le danger pour le fœtus n’est pas négligeable. Il est particulièrement important au cours du premier trimestre de la grossesse quand les organes se forment. Deux à trois verres par jour ou une consommation excessive ponctuelle d’alcool peut se traduire par une fausse couche ou entraîner des malformations du visage et du crâne. Le visage du bébé sera alors mal formé et le restera toute sa vie : yeux petits et écartés, nez court, retroussé, mâchoire inférieure en retrait… Des malformations cardiaques, des malformations des organes génitaux ou des os peuvent aussi exister. Au cours du second et du troisième trimestre, l’effet toxique de l’alcool peut être à l’origine d’un retard de croissance ou psychomoteur, d’un accouchement prématuré, ou d’un retard intellectuel. Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm) a montré que les enfants dont les mères avaient bu deux à trois verres par jour pendant leur grossesse subissaient une diminution du quotient intellectuel de 5 à 7 points ! Ils naissent plus petits, développent davantage de troubles du comportement et beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés pour se concentrer, mémoriser, apprendre.
Attention à l’alcoolisme foetale
Tous ces symptômes caractérisent le syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF). Même si de moins en moins de femmes déclarent boire pendant la grossesse, des centaines d’enfants (entre 700 et 2000) naissent avec cette maladie, tout particulièrement à l’Ile de la Réunion, dans le Nord Pas de Calais ou en Bretagne. Quatre cent vingt mille personnes en France aujourd’hui seraient concernées. Le SAF serait la troisième cause de retard mental d’origine congénital ! Il est difficile de dire à partir de quelle quantité d’alcool bue par sa mère bébé est en danger : des études chez les animaux ont montré qu’une consommation quotidienne d’un ou deux verres provoquaient des troubles. Alors dans le doute, mieux vaut s’abstenir. Même si l’arrêt est tardif dans la grossesse, bébé s’en portera mieux.