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Neuf Mois pour les sages-femmes 9Love - L'Eshop GrossesseLes meilleures mutuelles grossesse

Un jour J difficile à oublier !

Il va nous falloir pas mal de temps pour digérer tout cela.

8 août 2007
Mon mari et moi, nous sommes rentrés à 08h30 à la maternité pour un déclenchement, car Bébé, à 41 semaines d’aménorrhée + 3 jours, n’est toujours pas là.
Le col étant favorable, on me pose un gel et les contractions commencent. Mais, elles n’ont pas l’intensité qu’elles devraient avoir. Elles ressemblent plus à un faux travail qu’à autre chose.

En fin de matinée, nous notons avec un peu d’angoisse que le cœur de Bébé fléchit souvent après les contractions. La sage-femme me perce la poche des eaux en début d’après-midi, mais cela ne fait rien. Elle nous indique simplement que le liquide est teinté, ce qui n’est pas bon, et nous indique qu’il va falloir avoir un accouchement rapide car le bébé est « stressé ».
Vers 16h, nous sentons que nous nous dirigeons vers une césarienne d’urgence et je demande, alors que j’ai peu de contractions, une péridurale pour le cas où…

16h30 : ma tension monte à 17 et j’ai l’impression d’étouffer. Les sages-femmes accourent avec le gynécologue et l’anesthésiste. Moi, je ne me rends compte de rien car j’ai perdu connaissance.
Je me réveille au bloc pendant la césarienne, car la péridurale étant peu dosée, je sens tout. Je reperds à nouveau connaissance et c’est tant mieux car la douleur doit être difficile à supporter.

16h40 : on sort mon petit Jules de mon ventre : il a trois tours de cordon autour du cou et il faut le réanimer car il est en état de mort apparente. Les cinq premières minutes sont critiques, mais il reprend rapidement vie. Il pèse 3kg500 et mesure 53 cm.

Pour moi, la césarienne continue. Mais, mon utérus refuse de se contracter afin de refermer tous les petits et grands vaisseaux sanguins et je fais une hémorragie interne. Le gynéco me contracte manuellement. Rien. Il fait passer des médicaments sous perfusion. Rien. Il me suture les artères et cela a l’air de marcher. L’hémorragie s’arrête, on me referme.
Je me réveille en salle de réveil. J’ai une soif affreuse, comme si j’avais une lame de rasoir dans la bouche. L’infirmière me mouille avec des compresses et laisse couler quelques gouttes au fond de ma gorge. Je suis dans un état de fatigue extrême, mais consciente de tout ce qui se passe autour.

Vers 21h, j’entends une certaine agitation autour de moi. Ma tension s’effondre. Je passe de 5 à 2, puis à rien. On me transfuse car l’hémorragie reprend de plus belle. Mon groupe sanguin n’étant pas très répandu, plus de stock sur Avignon. J’aurais donc reçu 13 poches de sang, dont la moitié ne correspond pas exactement. Mais je continue à perdre mon sang et ils ne peuvent rien faire. L’infirmière, le gynéco et l’anesthésiste se relaient autour de moi mais je vois bien qu’ils s‘affolent.

23h : mon mari est admis en salle de réveil. Le personnel médical l’a prévenu que je ne suis pas en bon état : je suis totalement bleue. Il me montre un petit film sur son ordinateur portable où je peux voir Jules bouger. Il veut absolument que je sache que mon fils est vivant pour ne pas que je laisse tomber, pour que je me batte pour vivre.

J’entends qu’on appelle la responsable du laboratoire d’analyse médical de la clinique pour qu’elle vienne me piquer. Personne ne peut trouver mes veines, car je n’ai quasiment plus de pouls. Elle viendra cinq fois dans la nuit pour moi !

9 août 2007
01h30 : l’hémorragie s’intensifie, tout ce que l’on me transfuse repart aussitôt. Le chirurgien de garde est appelé et décide de m’enlever l’utérus afin de stopper l’hémorragie. Je donne mon consentement, mais ais-je le choix ? On prévient mon mari que je peux ne pas me réveiller. Pendant l’opération, il monte en néonatal pour être avec Jules.

2h : je repars au bloc. Je me dis que je peux ne pas me réveiller. Je n’ai pas peur, mais j’aimerais, si je dois « passer de l’autre coté », avoir mon mari, mon amour à coté de moi. Histoire de ne pas partir toute seule.
Heureusement, l’infirmière a des yeux verts, comme mon mari. Alors je me raccroche à ses yeux et lui demande de me tenir la main quand je m’endormirai. Je lui ai même demandé si elle serait là à mon réveil, mais je ne m’en souviens plus.

12h : je me réveille dans un grand box. Je suis intubée. C’est désagréable, mais je ne panique pas. Une infirmière vient et m’explique qu’à la sortie du bloc, le Samu m’a transportée à l’hôpital d’Avignon et que je suis en réanimation. Mon mari arrive et j’ai le cœur serré en le voyant pleurer comme un enfant. Je ne peux prononcer un mot, à cause du tube dans ma gorge, mais que j’aimerais le serrer dans mes bras ! Il me montre une photo de Jules et je n’arrive toujours pas à réaliser que c’est mon fils et que j’ai accouché.

14h30 : on m’enlève enfin ce tube. Je regarde mes bras : j’ai la main de Hulk, des bleus qui couvrent toute la surface de mes deux bras. Le tube m’a fait mal à la gorge, ce qui me fait tousser : je souffre beaucoup.

16h : mon gynéco vient me rendre visite et m’expliquer, avec le médecin réanimateur, ce qui m’est arrivé. Je le surprends en lui expliquant que j’étais consciente de bout en bout.

18h : mon mari revient et je peux enfin lui parler. Il me parle de notre fils, de ce qui vient de se passer et j’ai du mal à réaliser que je suis passée si près de la mort.

10 août 2007
15h : Une ambulance me ramène à la clinique car toutes mes constantes sont bonnes, donc je peux quitter la réanimation.

15h30 : J’arrive dans ma chambre et mon mari arrive immédiatement avec Jules. Je fais enfin connaissance avec ce fils que je ne connais qu’à travers la grossesse. Il est beau, blond … Il ne ressemble à aucun de ses frères et sœur. Il est magnifique. Je pleure sans discontinuer. On me le met sur le ventre et je peux enfin profiter de sa chaleur et lui donner cet amour que je n’ai pas encore pu lui communiquer.

Tout le personnel médical passe dans ma chambre dans les jours qui suivent : le pédiatre qui a réanimé Jules, la puéricultrice qui l’a aidé, le gynéco, l’anesthésiste (qui essuie une larme), l’infirmière aux yeux verts, la sage-femme, la laborantine … Tous ont eu si peur qu’ils ont besoin de venir me voir, me parler, me toucher pour être sûrs que je suis bien vivante.

J’ai passé 14 jours à la clinique. J’ai été dorlotée par un personnel aux petits soins pour moi. Les premiers jours, je n’ai pas pu m’occuper de Jules. Il n’était dans ma chambre que lorsque le papa était avec moi. Puis, j’ai pu lui donner le biberon. Dans les derniers jours, je l’ai eu toute la journée, puis toute la nuit.

Maintenant, nous sommes tous à la maison. Je suis très fatiguée, mais vivante.

Merci à Jules de m’avoir donné une raison de me battre.
Merci à mon homme pour ne m’avoir pas lâchée d’une semelle durant cette épreuve et même après.
Merci à tout le personnel médical pour avoir sauvé deux vies.

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