J’ai 32 ans, j’ai profondément désiré avoir un enfant, en tant que femme il m’est apparu opportun, au regard de ma carrière et de ma vie de couple, d’avoir un enfant. Mon épanouissement personnel et celui de notre couple devaient alors passer par la « maternité ».
Dès la première semaine d’arrêt, j’avais le sentiment d’être un peu perdue, de ne pas trop savoir quoi faire, quoi découvrir, tout en ayant en permanence à l’esprit que je devais « me ménager », « m’écouter », ne « pas en faire trop » et me « reposer ». « Le repos », un mot qui est revenu très souvent pendant et après la grossesse : « Madame il faut vous reposer ». Pour la première fois de ma vie, mon dynamisme me jouait des tours. Il a ainsi fallu que j’accepte la situation, le changement, et que je tire profit de cette situation. Pendant toute cette période j’avais l’impression d’être une « mère porteuse » avachie sur son canapé, avec des difficultés à bouger. Je me sentais prisonnière et entièrement dédiée à « couver mon enfant ». C’était un sentiment vraiment contradictoire. Je souhaitais de tout cœur que mon enfant aille bien et soit en bonne santé mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir inactive.
Malgré le repos mon fils Paul est né prématurément à la 35ème semaine de grossesse. Il est né en pleine forme j’ai eu, il est vrai, assez peur. Même si j’ai le sentiment d’avoir vécu ma grossesse pleinement, en me faisant confiance et en écoutant mon corps, cette belle histoire aurait pu être plus compliquée et douloureuse.
J’ai mesuré l’importance de déployer son énergie avec parcimonie et, comme pour un marathon, de doser son effort. La grossesse est prévue pendant 9 mois et plus on est hyper-active au début, plus la grossesse peut se terminer vite. J’ai eu beaucoup de chance que mon enfant naisse sain et sauf mais je sais que si j’ai la chance d’être à nouveau enceinte, je gèrerai ma grossesse différemment. Laëtitia GENIN