Après de très longs mois d’attente et une FIV, je suis enfin enceinte. Quel bonheur ! Moi qui ai tant pleuré et tant redouté de ne jamais être maman, je vais enfin donner la vie ! Je me dis qu’avec tout ce que j’ai enduré, j’ai bien droit à une grossesse sereine. C’est ce qui se produit… enfin, les premiers mois. Aucune nausée, un peu de fatigue, mais sans plus. Tout va bien.
Puis, à la deuxième écho, le gynéco me dit que le placenta est un peu bas mais qu’il peut encore remonter… On verra à la troisième écho… Deuxième petit problème, des démangeaisons au cours du sixième mois, mais après vérification, au niveau sanguin, rien de grave. Ouf ! Les démangeaisons disparaissent et je peux souffler. Arrive la troisième écho et là, mon placenta est toujours aussi bas. Le gynéco m’annonce que je risque d’être hospitalisée mais pas tout de suite et surtout, que j’aurai une césarienne… Je me fais une raison, c’est pour le bien de mon bébé. Mais voilà que les démangeaisons réapparaissent et cette fois le bilan sanguin n’est pas bon du tout ! Je dois aller passer des examens complémentaires à la maternité pendant quelques jours… Mais ils ne me laisseront jamais ressortir. J’ai une Cholestase gravidique et il faut 3 monitos par jour, en plus des prises de sang régulières. Et puis, le placenta praevia les inquiète plus que mon gynéco… Là, tout s’écroule. J’ai peur pour mon bébé, les différents médecins que je vois ne tiennent pas le même discours, on m’accorde une permission de sortie d’une journée (le jour de mon anniversaire), puis on me la retire le matin même (trop risqué selon le médecin de garde ce jour-là)… Tout va mal mais j’essaie de tenir le coup en visant les 36 semaines de grossesse. J’en atteints 34, c’est déjà une victoire. Mon bébé ne sera pas un grand prématuré !
Plus que deux semaines à tenir et tout ira bien… Mais non, à 34 semaines et demi, le chef de service m’annonce que la césarienne est programmée pour le lendemain car mon bilan sanguin est trop perturbé et cela devient trop risqué…Tout s’écroule à nouveau ! Mon bébé est trop petit, je veux qu’il grandisse encore, je ne veux pas qu’il aille en néonat’… Mais je n’ai pas le choix. Dernier coup du sort, mon placenta est recouvrant. Il faudra le décoller avant d’atteindre le bébé. Il faudra faire vite et surtout éviter l’hémorragie au risque de devoir me transfuser et surtout de me retirer l’utérus, donc de ne plus pouvoir avoir d’enfant… Mais le médecin me rassure. Il l’a déjà fait, ça se passera bien… Ca y est, c’est le jour J. La césarienne se passe bien, et mon bébé crie tout de suite. On me le montre avant de l’emmener (j’ai juste le temps de leur rappeler d’aller chercher le papa qui attend dans le couloir !). Et puis, après mon retour en salle de réveil, miracle : mon bébé va bien et j’ai le droit de le prendre dans mes bras pendant de longues minutes (environ 20, quel bonheur !). Il pèse 2 kg et mesure 45 cm mais s’en sort comme un chef. Puis c’est le passage en néonat’. Dès le lendemain de sa naissance, je demande à la pédiatre combien de temps il restera… Elle me répond qu’elle ne peut pas être sûre mais au moins 15 jours. Je rentrerai donc sans lui… Mais au bout de 5 jours, il quitte la couveuse pour un petit lit. Toujours en néonat’ mais c’est un super progrès. Et le huitième jour, la pédiatre me dit : « Vous allez pouvoir le ramener avec vous à la maternité et il rentrera en même temps que vous à la maison ! » Un deuxième miracle ! Tout ça n’a pas été facile à vivre (j’ai encore la gorge serrée en écrivant ce témoignage…) mais mon bébé est là, en bonne santé et je suis la plus heureuse des mamans. J’en veux d’autres mais j’avoue que j’ai peur…
Laure, 28 ans
Maman de Sixte, 3 mois et demi