Sophie 44 ans, enceinte de 6 mois
Lorsque j’ai appris la cause de ma stérilité, peu de solutions se présentaient finalement à moi. Soit l’adoption, soit le don d’ovules mais comme beaucoup d’autres couples, nous ne savions pas en quoi consistait la seconde option.
C’est un véritable parcours du combattant pour faire face aux nombreuses difficultés qui nous assaillent à ce moment-là. Dans un couple où se pose le problème de la stérilité, on cherche avant tout le « coupable » et ensuite on tombe dans des structures médicales où l’on n’est pas toujours aidé. Je trouve qu’en France, il est très difficile de trouver une oreille attentive et il est encore plus dur de se retrouver dans une salle d’attente au milieu de femmes enceintes alors que soi-même on est là pour provoquer une fausse couche ! Les phases de découragement sont nombreuses et dès que l’on sort du cadre « normal » de la procréation, alors là c’est encore plus compliqué. À 44 ans, j’étais trop vieille. Je ne compte plus les « désolé, mais on ne peut rien faire pour vous ».
C’est un médecin français qui après ma troisième fausse couche provoquée, m’a parlé du don d’ovules. Au départ, mon mari n’était pas prêt, il ne voulait pas faire entrer une troisième personne dans notre couple et il avait peur que cet enfant ne nous ressemble pas. On craignait également une éventuelle maladie génétique chez ce bébé. Mais après un an de réflexion, la question s’est vraiment posée et notre choix s’est orienté vers la Grèce. On a constitué un dossier et voilà, c’était parti ! D’autres pays européens comme la Belgique, l’Angleterre et l’Espagne proposent ce type d’interventions mais la législation stricte de la Grèce nous a convaincus.
Une amie qui avait déjà tenté l’aventure là-bas, a eu des jumeaux et pour elle ça a marché du premier coup. On a pu ainsi en parler un peu plus avec elle.
Je me suis inscrite sur une liste d’attente d’une clinique de Thessalonique et six mois plus tard, la réponse a été positive. Une correspondance téléphonique s’est instaurée entre moi et la coordinatrice de la clinique. Je me suis très vite sentie entourée.
L’anecdote qui marque
Aujourd’hui je parle plus librement de cette aventure à mon amie qui a eu ses jumeaux. Quand je l’appelle, on prend des nouvelles de nos « petits grecs » !
Seules des personnes qui ont vécu cette expérience peuvent réellement comprendre car nous parlons le même langage.
Le conseil de Sophie
Pour les futures mamans qui s’apprêtent à faire le même choix que moi, je leur conseille d’être prête psychologiquement. Il ne faut pas s’acharner sur les FIV qui entraînent beaucoup de déprime et il faut se dire que le don d’ovules, c’est tout de même un enfant que l’on porte en soi pendant neuf mois. Difficile de dire quand vous le sentez bouger dans votre ventre, qu’il n’est pas de vous. La médecine moderne nous donne la chance d’avoir cela, il faut savoir en profiter !