J’ai eu une grossesse parfaite et très cool jusqu’au septième mois. A ce moment-là, je suis partie à la montagne et l’altitude m’a causé des malaises. Hospitalisée pour trois jours, c’est là qu’on a découvert mon diabète gestationnel. Excepté un petit régime assez léger et une vérification de la glycémie avant et après les repas, la grossesse continue bien. Les médecins sont unanimes : ce sera un gros bébé, mais à priori, pas plus que son grand frère, qui était né à 3,780 kg pour 49 cm.
Le jour J approche.

Mercredi 15 août 3 heures du matin : On part pour la maternité, car j’ai des contractions très fortes et rapprochées. Le bébé est encore très haut, mais cela ne m’inquiète pas ! En arrivant (3h15), on découvre une maternité dans tous ses états : c’est saturé, tout le monde accouche, et je dois attendre qu’une salle de travail se libère !
Finalement une salle se libère et je suis suivie par une équipe adorable.

4h00 : Les choses sérieuses commencent. Tout s’annonce plutôt bien- col dilaté, contractions régulières. Par contre, en raison de l’affluence, la péridurale n’est pas assurée, alors que j’avais finalement décidé de la demander.

4h30 : Bonne nouvelle, la péridurale est possible et posée dans la foulée. Tout se passe très bien. Je suis à 7,5 cm.

7h00 : Pas grand-chose ! La péridurale marche bien, et donc je supporte très bien les contractions.

7h15 : La sage-femme décide de percer la poche des eaux. On passe donc au cran au dessus en contractions. Le problème c’est que la maman d’à côté passe en phase finale au même moment ! Changement de sage-femme.

7h30 : On attaque. Je pousse très bien (enfin, il parait !), mais malgré tous les efforts déployés, le bébé ne descend pas. Au début on se dit que ce n’est pas grave, mais après quelques temps, la sage-femme devient plus inquiète.
Les signes vitaux du bébé se dégradent et il reste bloqué. Et il se confirme d’un beau gabarit.

7h50 : Devant la difficulté de la situation et les risques pour le bébé, la sage-femme décide d’appeler l’obstétricien. Y’a pas à dire, cet homme est fort. Il prend les choses en main.
Les minutes qui suivent dureront des heures. En effet, le bébé est gros et mon bassin est étroit (symphyse bloquante).

Le bébé a commencé à s’engager, la tête est sortie mais l’épaule est bloquée et la pression coupe la circulation sanguine : il faut faire très vite (10 minutes maximum).

8h10 : Adrien sort enfin (d’habitude une fois la tête sortie, c’est quasi fini, mais là non). Et c’est là que ça a commencé à diverger du cheminement normal. A peine sorti, Adrien est récupéré par la sage-femme.
Moi je vois fugitivement un bébé tout bleu de la tête (ça c’est normal), mais tout blanc du reste (ça l’est moins). Et surtout pas un bruit, pas un cri. Autant vous dire que le papa n’a pas coupé le cordon cette fois-ci.

Nous avons vraiment cru que nous avions perdu notre enfant ! Dix minutes plus tard, le médecin revient nous dire que tout va bien, mais qu’il a eu bien peur car ce type d’accouchement n’arrive qu’une fois sur 10 000 et qu’il faut une technique bien particulière pour faire sortir le bébé, un peu comme si on dévissait un bouchon (certes l’image n’est pas très jolie) !

8h30 : Adrien est mis en couveuse sous bulle d’oxygène. Il a l’air bien, il reprend des couleurs normales. Il doit rester en couveuse 1 heure avec monitoring oxygène.

9h00 : Les signaux vitaux d’Adrien sont ok ; la pédiatre l’examine et ne trouve rien d’anormal. Ouf ! Encore 30 minutes de couveuse ! Il a l’air normal maintenant.

10h00 : Je peux enfin serrer mon p’tit bonhomme de 53 cm et 4,330 kg !!!

Quelle frayeur !

Heureusement que l’obstétricien était là et qu’il était compétent ! Sans lui, mon bébé ne serait pas avec nous aujourd’hui.