Selon une étude Afro-américaine publiée sur one line library, les dépressions causées par la naissance d’un enfant mort-né persisterait jusqu’à trois ans après la naissance.
S’il est compréhensible de vivre un épisode de dépression après la perte de son enfant, les symptômes dépressifs qui touchent les femmes après le décès de leur nourrisson persisteraient plus longtemps que ceux qui surviennent pour un autre type de deuil.
Selon cette étude, les femmes ayant vécu une dépression avant cet événement tragique seraient davantage vulnérables face à ce deuil à long terme, même si elles n’avaient subi aucun antécédent dépressif auparavant.
Que dit l’étude ?
Pour parvenir à ce constat, les scientifiques ont comparé l’étendue des symptômes de la dépression après 6 mois du décès du nourrisson et jusqu’à 36 mois parmi un groupe de femmes en deuil et consentantes pour l’étude.
275 femmes avaient donné naissance à un nourrisson mort-né tandis que 522 autres avaient donné naissance à un bébé en vie, qui a ensuite succombé à cause d’une mauvaise santé. Les femmes aux antécédents dépressifs n’étaient pas distinguées de celles qui n’en avaient pas.
L’étude a révélé que la durée du deuil postnatal était plus longue (jusqu’à 36 mois de symptômes) pour les femmes ayant donné naissance à un enfant mort-né soit 14,8%, contre 8,3% des femmes qui avaient donné naissance à un enfant en vie. Cependant, après s’être penchés sur l’historique dépressif des femmes par rapport à la dépression survenue après la perte de leur enfant, la douleur de la naissance d’un mort-né n’était pas un facteur principal de la dépression. En d’autres termes, la mortinatalité serait un élément déclencheur de la dépression sans pour autant en être la principale cause au cours des mois qui suivent le drame.
Un suivi nécessaire durant trois ans
L’étude se conclut en incitant les femmes qui ont connu ce drame à se faire suivre durant les trois années qui suivent cet événement tragique. Cette prise en charge est nécessaire autant pour celles qui ont déjà vécu une dépression que pour celles qui n’ont jamais été concernées .
Cette étude est d’autant plus intéressante pour nous, car la France s’avère être le pays européen à recenser chaque année le plus de cas de mortinatalité (cas de naissance mort-nés). Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, on parle de 9,2 cas pour 1000 naissances. Cela pourrait s’expliquer par le fait que 40 à 50% de ces cas seraient en lien avec des interruptions médicales de grossesse (ou IMG). En effet, la part des IMG dans le calcul global des mortinatalités est supérieur à celles observées dans les autres pays. Mais qu’il s’agisse d’une IMG ou d’une mortalité fœtale spontanée, il s’agit toujours d’un deuil à surmonter.