Des chercheurs marseillais, travaillant au Département d’anesthésie-réanimation de l’Hôpital Nord de Marseille, auraient trouvé une nouvelle méthode pour détecter et évaluer le degré d’atteinte des poumons en cas d’oedème pulmonaire, une complication de la pré-éclampsie chez la femme enceinte qui touche environ 40 000 futures mamans en France chaque année, avec malheureusement entre 20 et 30 décès.
Vers plus de sécurité dans le diagnostic
Grâce à cette nouvelle méthode, les médecins vont pouvoir constater la présence ou non de lignes blanches verticales qui indiquent l’apparition d’eau dans les poumons. S’ils en repèrent au moins trois distinctes, la présomption d’œdème pulmonaire permet à l’équipe médicale d’adapter le traitement. Notamment en ce qui concerne les perfusions de fluide en cas de déshydratation. Jusqu’ici, pour savoir si la femme enceinte avait besoin d’une perfusion pour retrouver un bon équilibre hydrique, les médecins mesuraient le débit urinaire. S’il était peu élevé, c’est donc que la future maman avait besoin d’un apport par intraveineuse. Si le niveau ne présentait pas d’alerte, les médecins évitaient cette solution par intraveineuse qui présente le risque d’encourager l’apparition d’un œdème pulmonaire. Le hic, c’est que dans un cas sur deux, l’évaluation du débit urinaire s’avère inexacte, et que la perfusion prescrite à la suite de cette analyse erronée risque donc de provoquer un œdème pulmonaire et donc une détresse respiratoire grave. Grâce à cette nouvelle méthode de dépistage par échographie de l’oedème pulmonaire chez la femme enceinte présentant une pré-éclampsie, les médecins disposent d’un outil de diagnostic beaucoup plus sécurisant pour adapter les traitements nécessaires.
Petit rappel : la pré-éclampsie, c’est quoi ?
La pré-éclampsie est une complication grave de la grossesse, qui touche en moyenne 40 000 futures mamans chaque année en France. Si un diabète gestationnel mal équilibré peut être en cause dans 9% des cas, les causes de pré-éclampsie sont encore inconnues pour la plupart. On sait cependant qu’il s’agit d’un mauvais fonctionnement du placenta qui produirait alors des protéines nocives, mais la raison de ce mauvais fonctionnement est encore à l’étude. La pré-éclampsie est caractérisée par une hypertension artérielle. Les symptômes d’alerte ? L’oedème (chevilles, doigts, visage enflés….), des maux de tête, des troubles de la vision avec taches noires devant les yeux, des saignements, des convulsions…. D’où l’importance de consulter un gynécologue-obstétricien dès l’apparition de symptômes d’alerte. La mesure de la tension artérielle, suivie d’une analyse d’urine pour évaluer le taux de protéines, permet au médecin d’intervenir rapidement et d’éviter ainsi les complications gravissimes.