Stopper les soins que recevait leur enfant né prématuré. C’est le choix d’un couple de parents dont la mère a accouché prématurément à 5 mois et demi. L’enfant ne devait pas naître avant le mois de décembre. Mais que s’est-il passé ? Pourquoi cette décision ? Les parents dénoncent un « acharnement thérapeutique ».
Né le 31 août dernier au CHU de Saintes puis transféré au CHU de Poitiers, Titouan ne pesait que 900 grammes à la naissance. Né grand prématuré, cet être minuscule a été victime peu de temps après sa venue au monde, d’une hémorragie cérébrale de grade IV. L’enfant, actuellement placé sous respirateur artificiel, reçoit de la part de l’équipe médicale qui l’entoure des soins permanents très lourds et est mis sous perfusion. Les médecins sont pour le moment dans l’incapacité de prédire quel pourrait être le degré de handicap de l’enfant par la suite.
Aujourd’hui, ses parents réclament que les soins que reçoit leur tout-petit soient désormais arrêtés. Ces derniers dénoncent « un acharnement thérapeutique » de la part de l’équipe soignante. Les parents qui ont pris cette décision depuis désormais plus d’une semaine, expliquent qu’ils ont vu leur enfant « pleurer, il s’agite dans tous les sens et on nous dit « ne vous inquiétez pas », il ne souffre pas ». Mais pour le professeur Fabrice Pierre, du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Poitiers, il ne s’agit pas là d’un acharnement thérapeutique. Sur France Bleu, ce dernier explique que lui et son équipe sont dans « un accompagnement le temps de l’évaluation, pour être certains d’apporter les meilleures informations possibles ». Pour les parents c’est un cas plus que douloureux et ils confient « ne pas vouloir de cette vie là » pour leur enfant. Malheureusement, Fabrice Pierre nous apprend via le site du Nouvel Observateur que « les hémorragies sévères sont courantes chez les prématurés et qu’il est impossible de savoir dès à présent quelles séquelles ces dernières laisseront…. ».
Une décision dans les jours à venir ?
La décision de poursuivre ou non les soins se fera sans tenir les parents de Titouan à l’écart. Le couple a d’ailleurs insisté auprès de l’équipe de néonatalogie du CHU de Poitiers pour que cette dernière sollicite l’avis d’un groupe d’éthique de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Ainsi, le groupe éthique de réanimateurs de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, devra prochainement donner son avis sur cette situation. Puis, afin d’obtenir d’autres avis extérieurs, une réunion sera alors mise en place avec des professionnels de la néonatalogie.
Au micro de la radio RTL, pour Charlotte Bouvard, Présidente et fondatrice de l’association SOS Préma, : « Décider l’arrêt des soins pour les parents, ça reviendrait au même que tirer sur la gâchette ». Mais et si nous parents et futurs parents étions à la place de ce couple, comment réagirions-nous ? Pouvons-vous nous permettre de critiquer leur décision ? Mais toujours au micro de RTL, la présidente de SOS Préma rappelle que la loi Leonetti stipule très précisément que le dernier mot revient à l’équipe médicale.