Depuis des lustres on s’interroge sur les causes de l’autisme. Une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique américaine Current Biology, vient d’apporter une nouvelle piste de réponse : le handicap d’un autiste serait lié à un neurotransmetteur. Plus concrètement, la difficulté d’assimiler l’acide gamma amino butyrique (GABA) serait l’un des symptôme(s) qui préviendrait de la maladie.
Le GABA, qu’est-ce-que c’est ?
Il s’agit du neurotransmetteur le plus important du système nerveux central. Il permet à certains neurones de se développer, notamment au stade embryonnaire, et régule leur bon fonctionnement. Comme on vient de le comprendre, il est essentiel au bon développement du système nerveux. Voilà pourquoi les chercheurs de l’université d’Harvard et du MIT se sont penchés dessus : « L’autisme est souvent décrit comme un trouble où toutes les données sensorielles déferlent simultanément » a déclaré Caroline Robertson, principale auteur de l’étude au site américain Mother Jones.
Pour cela, ils ont réalisé un seul et même exercice : celui de regarder à travers une paire de jumelles deux images différentes à droite et à gauche. Ils ont ensuite comparé les résultats de cet exercice chez des personnes non autistes, et chez des personnes atteintes par le handicap. Les personnes non atteintes de la maladie arrivaient à se concentrer sur une seule image, puis ensuite passer à l’autre. Contrairement aux personnes autistes où la concentration était bien plus lente. Et pourtant, même les personnes autistes qui étaient les meilleurs à cet exercice n’avaient pas un taux de GABA supérieur aux autres. A ce sujet, Caroline Robertson explique : « Ce n’est pas qu’il n’y a pas de GABA dans le cerveau […] c’est qu’il y a quelque chose de cassé sur son chemin. »
Le GABA contrôle les sens
Ainsi, une personne autiste ne peut pas faire abstraction des sons, des images et reçoit toutes les informations en même temps, contrairement à une personne non atteinte par le handicap. Ce qu’il faut donc, c’est permettre au GABA de faire son trajet jusqu’au cerveau sans encombre. Une idée ? En tout cas, quand on comprend la cause d’un problème, on n’est souvent pas loin de la solution, c’est donc encourageant, non ?
En France
Récemment, on apprenait que prendre des antidépresseurs durant la grossesse pouvait accentuer le risque d’autisme chez l’enfant. Mais le simple d’en prendre ne conduit pas à l’autisme. L’autisme a des causes multifactorielles : les antécédents familiaux, l’âge des parents, la dépression mais aussi les facteurs environnementaux. Les cas d’autisme sont en hausse depuis quelques années. En 2006, on comptait 4 enfants pour 10 000 étaient atteints de ce handicap. En 2015, 100 enfants étaient atteints sur un panel de 10 000 (sources Association Vaincre l’autisme). Une hausse impressionnante en à peine dix ans…