Le fait de vouloir allaiter ou de donner le biberon relève de la vie privée. Ah bon… vous croyez ? En réalité, le personnel médical fait de plus en plus pression sur les jeunes mamans, en vantant les bienfaits du lait maternel. Et balayant, au passage, le fait de donner le biberon. A leur décharge, outre qu’ils en sont certainement convaincus, ce sont aussi les recommandations de l’OMS : les jeunes mamans doivent être informées que le lait maternel est l’aliment le plus adapté à leur bébé.
Cependant, si certaines mamans ont pris beaucoup de plaisir à allaiter bébé, d’autres mamans ont choisi d’essayer, sans pour autant y parvenir, quelle qu’en soit la raison. Et d’autres encore, n’ont pas voulu essayer. C’est leur droit.
Et pourtant, bien que les femmes peuvent choisir entre la tétine du biberon ou leur sein pour leur petit bout de chou, certains médecins et personnels soignants pointent encore du doigt celles qui n’allaitent pas, tout en décrivant les bienfaits du lait maternel, comme le renforcement du système immunitaire.
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, de la Leche League, a coutume de dire : « nous ne forçons jamais les femmes à allaiter, mais celles qui le souhaitent, nous les aidons à mettre en place et poursuivre l’allaitement tant qu’elles le désirent. » Un discours équilibré, respectueux, qui tranche souvent avec des opinions plus tranchées et plus culpabilisantes.
En France, le dernier chiffre fourni par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) concernant l’allaitement maternel date de l’année 2002 : il est de 56,2 % à la sortie de la maternité. Mais très vite, ce taux baisse, après le retour à la maison. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise d’allaiter bébé jusqu’à l’âge de 6 mois, puis en allaitement alterné jusqu’à 2 ans.
Les femmes qui n’allaitent pas, traitées de mauvaises mères
Une femme est libre d’avoir le choix non ? Pas vraiment… Car toutes celles qui n’allaitent pas sont considérées comme de mauvaises mères qui sont alors tout bonnement « égoïstes » peut-on lire dans une enquête réalisée par Elle.fr. Et c’est à ce moment-là que les féministes s’insurgent, déclarant que les femmes peuvent disposer de leur corps comme bon leur semble. Et si une étude a le malheur de paraître, vantant ainsi les mérites du lait maternel, les critiques sont doublées sur les réseaux sociaux. Il en va de même lorsqu’il s’agit des bienfaits du lait en biberon. Quoi qu’on fasse, hein… on aura toujours tort !
Les jeunes mamans se sentent alors davantage sous pression, comme l’indique un sondage réalisé par le site français de presse féminine. Ainsi, 60 % des lectrices dénoncent la pression sur l’allaitement et il est souvent difficile de ne pas céder à la culpabilisation… Nul doute que celles qui allaitent au-delà des 6 mois, voire des 1 an ou plus, souffrent aussi du jugement de celles et ceux qui pensent que là, ça a peut-être assez duré…