Mardi dernier, l’eurodéputée suédoise Jytte Guteland est venue voter à Strasbourg avec son bébé. Au micro de l’hémicycle, elle s’exprimait au sujet de la famine au Soudan du Sud, son fils dans les bras. Mais le geste n’était pas anodin, puisque Jytte Guteland en a profité pour faire le parallèle entre sa vie de mère occidentale et la vie des mères sud-soudanaises, dans le but de sensibiliser son auditoire à leur situation. « A travers mes enfants, je vois les enfants du monde entier (…) Ce soir quand je mettrai mon enfant au lit en sécurité, je saurai que dans d’autres régions du monde, des mères n’ont pas la même garantie que leurs enfants s’endorment sans avoir faim (…) Nous, les Européens, devons être bien plus solidaires avec les enfants souffrant de famine ».
La petite Vittoria Ronzulli
Plusieurs femmes au Parlement européen sont déjà venues voter avec leurs bébés, pour soutenir une cause qui leur tient à cœur. A commencer par Jytte Guteland, qui n’en était pas à son premier coup d’essai. Elle avait en effet, déjà emmené son fils au Parlement européen en novembre dernier…
Une autre eurodéputée, l’italienne Licia Ronzulli, emmène quant à elle régulièrement sa fille Vittoria, à l’hémicycle pour alerter l’opinion publique sur les droits des femmes. Notamment les difficultés que beaucoup de femmes peuvent rencontrer pour concilier vie professionnelle et vie familiale. « On pousse les femmes à étudier, à avoir un travail intéressant. Et puis finalement elles doivent choisir entre leur carrière et leur vie privée. Les femmes ne devraient pas avoir à choisir », avait-elle affirmé à l’AFP.
Pas de congé maternité pour les eurodéputées
Les Britanniques Anneliese Dodds et Catherine Stihler ont toutes deux emmené leurs bébés à Strasbourg très tôt pour mettre en avant un fait assez étonnant : les eurodéputées n’ont pas droit à un congé maternité. Si elles ne se présentent pas à l’hémicycle, elles ne peuvent pas bénéficier de leur indemnité journalière et personne n’est autorisé à voter en leur nom. « C’est un paradoxe, les lois que nous adoptons ici ne s’appliquent pas aux députées », a déclaré Catherine Stihler à l’AFP.