La Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) s’est intéressée aux grossesses à bas risque et démontre que les grosses maternités ne surmédicalisent pas forcément ces accouchements. L’idée que la taille de la structure impacte la surmédicalisation de la naissance serait donc une idée reçue, selon la Drees.
Depuis les années 70, bon nombre de maternités ont fusionné, créant de grandes structures qui voient naître des milliers de bébés par an. La moitié des Françaises accouchent dans des maternités où plus de 2 000 bébés naissent par an. Mais le rapport de la Drees affirme que les interventions telles que déclenchement du travail, épisiotomie, extraction instrumentale ou césarienne ne sont pas plus courantes dans les grosses maternités que dans les petites.
En France, les femmes dont la grossesse n’a pas montré de complications subiraient une intervention obstétricale dans environ un cas sur deux, mais ce chiffre est le même dans les grosses ou petites maternités.
Elles le seraient cependant dans les maternités privées
Le risque d’avoir une intervention obstétricale serait en effet 1,2 fois supérieur dans les maternités privées. Ce chiffre grimpe à 1,3 quand il s’agit d’une césarienne ou d’une épisiotomie, 1,4 pour un déclenchement, et enfin 1,5 pour une extraction instrumentale.
Les auteurs de l’étude ont une possible explication à ce problème : « La crainte du risque médico-judiciaire et des poursuites pourrait être plus forte dans le privé, et amènerait les praticiens à pratiquer plus facilement une césarienne ou un déclenchement afin d’anticiper les risques potentiels pour la mère ou le nouveau-né » car c’est le médecin qui endosse la responsabilité et non l’établissement comme dans les maternités publiques.
Les auteurs pensent également que cette différence pourrait être due à la recherche d’un « gain de temps » pour « mieux organiser le travail » du médecin. Mais là, on est sceptique à Neuf Mois, à l’idée que seules les maternités privées seraient concernées par des protocoles (déclenchement…) qui permettent de mieux organiser le travail en salle de naissance. Par ailleurs, à noter que l’étude ne prétend pas qu’il n’y ait pas d’hyper-médicalisation dans les maternités mais constate que celle-ci n’est pas plus importante en maternité de niveau 3 qu’en structure de niveau 1. Ce qui peut être une consolation en effet…