Le premier trimestre d’une grossesse est connu pour être le plus dangereux. Évidemment, il n’existe pas de risque zéro. Mais durant cette période, l’incident peut se révéler fréquent. Environ 15 à 20% des grossesses s’achèvent par une fausse couche. Un événement marquant, mais qui n’est pourtant pas assez bien traité.

Selon une étude parue dans la revue médicale British Medical Journal, 38% des femmes qui ont perdu leur bébé prématurément (soit quasiment 4 femmes sur 10) souffriraient d’un stress post-traumatique. Pour arriver à ce résultat, des chercheurs britanniques, issus de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni), se sont basés sur le vécu de 186 femmes. Parmi elles, 112 ont fait une fausse couche, tandis que les 58 autres ont fait une grossesse extra-utérine (à savoir que le fœtus se développe en dehors de l’utérus).

Des résultats trois mois plus tard

Trois mois après avoir perdu leur bébé, 38% des femmes étudiées ont montré des troubles de stress post-traumatique. Les symptômes ? Un sentiment de détresse, des flashbacks, des cauchemars ou encore des pensées intrusives lors de moments indésirables. Parmi ces 38%, certaines femmes ont expliqué que cette fausse couche avait eu un impact sur leur vie personnelle. En effet, ces dernières ont avoué avoir tout fait pour éviter ce qui leur rappelait cet événement comme voir des amies ou personnes de leur famille enceintes. Mais ce n’est pas tout, 20% des femmes souffraient d’anxiété et 5% de dépression. Les scientifiques ont remarqué qu’il existait très peu de différences entre la gravité d’une fausse couche et la gravité d’une grossesse extra-utérine.

Absence d’un suivi médical

Les auteurs de l’étude déplorent alors l’absence d’un suivi psychologique spécialisé pour les femmes après une fausse couche, ils ont même écrit avoir été surpris par ce nombre élevé de femmes souffrant de stress post-traumatique. Dans leur rapport, il est écrit : « Nous n’avons rien de mis en place pour gérer le traumatisme et la dépression qui peuvent survenir après cette perte. » 

Les scientifiques mettent également en avant le fait que le sujet de la fausse couche en question n’est pas souvent abordé dans le couple. Alors, si on n’en parle pas avec Chéri, il faudrait en parler à un spécialiste afin d’aller au mieux… Évidemment, toutes les femmes ne font pas face à cette tragédie de la même façon. Certaines femmes ne ressentiront pas le besoin de consulter un professionnel. Toujours est-il que la souffrance qu’une femme peut ressentir après une fausse couche n’est pas à minimiser. Expliquez donc à votre homme de faire taire toutes les personnes, aussi bien intentionnées soit elles, qui vous diront que c’est fréquent, que ça peut arriver à n’importe qui, et qu’il suffit juste de programmer un autre bébé le plus vite possible. Prenez le temps qu’il vous faut pour guérir… Laissez le temps au temps tout simplement, bébé viendra tout naturellement par la suite.

Gardons tout de même à l’esprit que, même si 15 à 20% des grossesses se terminent malheureusement par une fausse couche, cela veut donc dire que 80 à 85% des grossesses restantes aboutissent à la venue au monde du petit ange tant attendu. Un pourcentage porteur d’espérance !