Comment éviter la déchirure ou l’épisiotomie ? Le sujet fait débat depuis des années. On sait déjà qu’accoucher en position verticale a en général le chic de diminuer sensiblement le nombre d’épisiotomies… mais d’augmenter le risque de déchirure du deuxième degré ! Eh bien, une nouvelle étude vient d’apporter du grain à moudre au débat sur la position d’accouchement idéale. En effet, des sages-femmes néerlandaises* ont étudié les conséquences sur le périnée d’un accouchement en position assise. Résultats surprenants !
Aux Pays-Bas, les femmes accouchent très souvent à domicile sous la surveillance d’une sage-femme. D’où une plus grande liberté sans doute de manœuvres pour trouver la position qui convient le mieux à chaque enceinte. Sur les 1196 accouchements étudiés par les sages-femmes néerlandaises, il y avait trois groupes d’importance quasi égale : le premier concernait des accouchements en position allongée sur le dos pendant la phase d’expulsion, le second des accouchements qui ont alterné la position verticale et allongée pour finalement vivre la phase d’expulsion en position allongée, le troisième concernait des accouchements en position assise, sur un tabouret ou sur le bord d’un lit.
Les effets de la position sur le périnée ont été définis en fonction du type de déchirure : 47 % des femmes ont gardé un périnée intact, 38 % ont eu une déchirure du 1er ou 2e degré, 16 % une déchirure de la lèvre, 14 % une épisiotomie et 2 % une atteinte du sphincter. L’épisiotomie a été pratiquée dans 23 % des cas pour un allongement de la durée de la phase d’expulsion.
Et la gagnante est….
… la position assise ! Les femmes qui sont restées assises ont eu le moins d’épisiotomies et ont même plutôt gardé un périnée intact. Les deux autres groupes (allongées, et position verticale et allongée alternée) sont à égalité en ce qui concerne le périnée intact, autrement dit on peut être allongée sans que cela suppose une épisiotomie d’office ! Donc, quelle que soit la position choisie, il n’y a pas de déterminisme imposé, bien que la position assise semble être finalement plus physiologique, du moins en ce qui concerne l’état du périnée après l’accouchement.
La préparation avec la sage-femme, ça aide aussi !
La solution pour éviter autant que possible les séquelles sur le périnée, c’est de travailler en cours de préparation à l’accouchement les différentes positions favorables que présente le Dr Bernadette de Gasquet dans son livre Trouver sa position d’accouchement (éd. Marabout). La plupart des sages-femmes ont été formées à la méthode Gasquet. Une bonne préparation, c’est aussi mettre davantage de chances de son côté pour préserver son périnée.
*Sources Jim/Warmink-Perdijk WDB et coll. : Better perineal outcomes in sitting birthing position cannot be explained by changing from upright to supine position for performing an episiotomy. Midwifery 2016 ; 34 : e1-6.