Choisir le sexe de son bébé sera-t-il bientôt possible en Australie ? C’est en tout cas ce que rapporte le site internet nouvellecaledonie.la1ere.fr.
Actuellement, les Australiens peuvent demander à choisir le sexe de leur bébé en cas de risque de transmission d’une maladie génétique grave qui frapperait un sexe plutôt que l’autre. Mais le débat qui s’ouvre tend à essayer de savoir si les couples australiens pourront bientôt choisir le sexe de leur enfant pour des raisons sociales : c’est par exemple le cas en Israël où les parents peuvent demander à choisir le sexe de leur enfant s’ils sont déjà parents de 4 garçons ou de 4 filles.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
Selon Ian Olver, directeur du Comité d’Ethique de Santé australien, « ce phénomène prend de l’ampleur depuis quelques années ». Et pour plusieurs raisons : sociales (équilibre familial), médicales ou la perte d’un enfant (volonté de le « remplacer »). Le problème, toujours selon Ian Olver, c’est que « parfois, les parents ne veulent pas une fille ou un fils mais un enfant qui ressemble à l’image qu’ils s’en font ».
Bob Phelps, directeur d’un groupe de pression concernant l’éthique génétique, exprime lui aussi ses inquiétudes : « Si on se met à choisir le sexe des enfants, cela risque de créer un déséquilibre homme/femme ».
Les Australiens sont invités à donner leur avis par mail au Comité d’Ethique de Santé qui étudiera leurs avis pendant le mois de septembre.
Comment cela est-il possible ?
Pour choisir le sexe de leur bébé, les parents ont recours à un DPI (Diagnostic PréImplantoire). Cela consiste à rechercher dans un embryon conçu in vitro des maladies génétiques graves : dans ce cas, l’embryon n’est pas implanté. Le DPI est un processus complexe qui allie FIV (fécondation in vitro), biopsie des cellules, analyse génétique et transfert d’embryon.
A l’origine, ce processus, en cours depuis une vingtaine d’années, était une alternative au diagnostic prénatal pour des couples présentant des risques de transmission de maladies génétiques graves mais n’évitait pas la conception d’un enfant porteur du gène défectueux contrairement du dépistage pré-implantatoire.
Et le DPI, c’est légal ?
Dans le monde, il n’y a que trois pays qui autorisent l’utilisation du DPI pour des raisons non-médicales : la Belgique, le Royaume-Uni et les Etats-Unis où il est également possible de choisir une caractéristique spécifique comme les yeux bleus ou les cheveux blonds.
En Europe, aucune loi n’a été publiée pour répondre à cette question. Chaque pays a donc sa propre loi. Quatre pays ont décrété totalement illégal la pratique du DPI même pour dépister des risques de maladies graves héréditaires : l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, mais, dans ce dernier pays qui l’autorisait avant la loi de 2004 ayant fait un bond en arrière, il semblerait que la législation puisse de nouveau évoluer favorablement dans certains cas.
Certains pays comme le Luxembourg et l’Irlande n’ont pas de réglementation spécifique concernant ce point et le traitent au cas par cas. Et en ce qui concerne les autres pays, ils sont globalement opposés à l’utilisation du DPI, sauf en cas dans le cadre d’une raison médicale grave.
Et en France ?
En France, il est interdit de choisir le sexe de son bébé sauf dans le cadre d’un risque grave de transmission de maladie génétique, et l’étude se fait au cas par cas. Cependant, il est totalement illégal de choisir son bébé en fonction de ses yeux ou de ses caractéristiques physiques. Ce qui fait que certains couples choisissent d’aller dans des pays où s’est autorisé, comme Malte par exemple, pour concevoir l’enfant du sexe de leur choix.
Et vous, seriez-vous prêt à choisir le sexe de votre enfant ?