Tina Tappenden est assistante sociale. Âgée de 23 ans, cette jeune femme ne se souvient ni de sa grossesse, ni de son accouchement. Cette maman originaire du Kent, en Angleterre, a souffert d’une grave maladie qui l’a privée de tous les souvenirs concernant les premiers instants de vie de sa fille Ava.
L’encéphalite : une maladie curable, mais difficilement détectable
Déclenchée par un kyste ovarien, une encéphalite a causé à cette maman une amnésie de six longs mois. Il s’agit d’une grave inflammation du cerveau qui peut être fatale. Sur les 6000 personnes qui en souffrent chaque année au Royaume-Uni, seulement 10% y survivent. Dans le cas de Tina, ce sont des tissus présents dans son kyste qui sont à l’origine du drame. Ces tissus produisent des anticorps nommés cellules B. Ces dernières entrent dans le système nerveux et endommagent ses cellules, ce qui finit par se transformer en encéphalite, une maladie qui lorsqu’elle est connue à temps, se traite, mais qui a failli coûter la vie à Tina et son bébé.
Mauvais diagnostics et début d’amnésie
Tout a commencé alors que Tina regardait son neveu jouer au foot, un dimanche après-midi. En plein match, la future maman enceinte de 10 semaines se met à hurler et s’élance sur le terrain. Ses symptômes sont ceux d’une psychose : délires, hallucinations, violence irrépressible et une perception distordue de la réalité. Elle est alors internée pour sa sécurité et celle de son entourage. Malheureusement, ce n’est pas le bon diagnostic et son état s’aggrave. Tina s’aperçoit qu’elle commence à perdre la mémoire un jour où elle se retrouve chez elle, sans aucun souvenir d’avoir conduit, ni quel chemin elle avait emprunté. “Je ne sais pas ce qu’il s’est passé après ça, à part que je me suis réveillée des mois plus tard en étant une survivante à l’encéphalite et une maman”, explique Tina Tappenden d’après le site web Mirror. Après cet épisode, la jeune femme passe une semaine à l’hôpital, sans diagnostic. Elle subit deux ponctions lombaires pour analyser le liquide dans lequel baignent son cerveau et sa moelle épinière, puis elle passe une IRM. Tina est ensuite suivie par un neurologue. Il lui fait passer un électroencéphalogramme (ou EEG : méthode pour mesurer l’activité électrique du cerveau) qui montrera un gonflement du cerveau. Un diagnostic est enfin posé : il s’agit bien d’une encéphalite.
Privée de maternité
Grâce à ses examens, Tina est enfin traitée et donnera naissance à sa fille en février 2016. Mais elle n’a aucun souvenir des six derniers mois. Dans son esprit, il ne reste presque plus rien de sa grossesse et de son accouchement. Pour créer le lien dont elles ont été privées par son amnésie, Tina rend visite à Ava, dans l’unité néonatale où elle reste un mois, à cause de sa naissance prématurée. Enfin consciente qu’elle est mère, la jeune femme fait tout son possible pour rattraper le temps perdu. “Je gardais toujours dans mon soutien-gorge une serviette pour bébé en mousseline et Ava en avait une dans son incubateur. Je les échangeais lorsque je lui rendais visite, pour qu’elle ait toujours mon odeur avec elle”, confie Tina Tappenden. Depuis, Tina est remise de son encéphalite, mais doit toujours prendre des anti-épileptiques et connaît encore quelques problèmes de mémoire. Aujourd’hui, la jeune maman et sa petite fille Ava se portent bien.
Journée Mondiale de l’Encéphalite
Hier soir, un an après l’aventure de Tina et la naissance de son bébé, à l’occasion de la Journée Mondial de l’Encéphalite, plusieurs villes du monde entier se sont illuminées en rouge pour sensibiliser le monde à cette maladie trop souvent fatale.