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A-t-on encore le droit de refuser la péridurale ?

Ben non… Apparemment la péridurale c’est quasi obligé. Seule une femme sur deux ayant émis le souhait d’une naissance physiologique parvient à accoucher sans anesthésie, selon une étude récente de l’INSERM. Alors que faire pour inciter l’équipe médicale à respecter MON choix ?

Sans surprise, l’étude de l’INSERM suggère que l’une des causes de ce non-respect de la volonté de la future maman pourrait être la surcharge de travail en salle de naissance qui ne permet pas aux équipes d’entourer suffisamment  la femme qui accouche. D’où recours insistant à la péridurale, et zou…

L’information n’est pas nouvelle, c’est aussi ce que dénonce depuis des années l’Ordre National des Sages-Femmes qui pointe du doigt régulièrement l’absence de recrutement suffisant de sages-femmes en maternités alors même que de nombreuses sages-femmes pointent à Pôle Emploi. « Au regard de cette situation, les décrets de périnatalité, établis en 1998 définissant les seuils minimaux de professionnels devant être présents dans les maternités, apparaissent insuffisants et obsolètes et doivent en conséquence être révisés, a rappelé le 31 août l’instance ordinale, en réaction à la publication de l’étude. Il est donc du devoir des pouvoirs publics et des établissements de donner aux professionnels de santé les moyens d’exercer dans des conditions garantissant la qualité et la sécurité des soins. Notre système de santé doit impérativement se doter des moyens nécessaires afin de pouvoir respecter le choix des patientes, quel qu’il soit. »

Certes, la majorité des femmes fait appel à cette anesthésie, remboursée à 100% pour toutes les femmes depuis seulement 1994. Mais il reste un petit groupe de réfractaires qui ne souhaitent pas accoucher sous péridurale. Et ce choix est aussi un droit, comme le souligne l’Ordre National des Sages-Femmes. « Les résultats de cette étude suggèrent que notre pays ne peut aujourd’hui répondre à leur demande, puisque seule la moitié d’entre elles réalisent leur projet », souligne le Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes. Alors que faire, si on veut à tout prix accoucher sans péridurale ?

Se préparer à la naissance avec une sage-femme

En général, les futures mères qui choisissent d’accoucher sans péridurale savent que cela sera bien difficile sans préparation efficace à la naissance. Il faut donc impérativement s’inscrire suffisamment tôt à un cours de préparation, chez une sage-femme libérale ou à la maternité et en avoir discuté si possible avant lors de l’entretien prénatal du 4e mois (à ne pas zapper !) avec la sage-femme. Une formation complémentaire peut être nécessaire si on est de nature stressée : sophrologie, relaxation, autohypnose, ces cours sont également pris en charge par l’assurance-maladie s’ils sont dispensés par une sage-femme. Mais les huit séances prévues ne sont pas toujours suffisantes. Si possible, et cela peut être un cadeau de naissance à demander à ses proches, il faut s’inscrire à des séances supplémentaires pour profiter d’une préparation dans les meilleures conditions. On peut aussi se procurer en complément des cours un livre d’exercices avec CD pour travailler sa relaxation à la maison à raison de 20 minutes par jour. Mobiliser le futur papa à se préparer lui aussi permet d’avoir à ses côtés le jour J un bon assistant antidouleur, bien formé et efficace si la sage-femme est surbookée.

Bien choisir sa maternité

Si on veut accoucher « naturellement », choisir une maternité de niveau 3 « au cas où… » n’est pas forcément le meilleur choix. Forcément, si les équipes sont mobilisées sur des accouchements compliqués, elles auront peu de temps pour suivre un accouchement sans complication et, en cas de souffrances aiguës, le recours à la péridurale sera l’option retenue si aucune sage-femme n’a le temps de tenir la main de la future maman.

Ceci étant, de plus en plus de maternités de niveau 3 ont des salles nature, telle la maternité de Port Royal à Paris, dont la salle physiologique a été mise en place à l’initiative du Dr Anne Theau, une gynécologue-obstétricienne très soucieuse de respecter le désir d’accouchement physiologique de ses patientes, comme elle raconte l’avoir choisi, elle aussi, lors de la naissance de ses enfants. Ou encore celle du CHRU de Montpellier, mais, comme le reconnait le Pr Bernard Hédon, chef du Pôle Mère Enfant, quand un plateau technique est à disposition à deux pas, c’est très tentant de renoncer à l’accouchement physiologique lorsque la douleur devient intense, quelle qu’ait été la motivation de départ. Dans les maternités de niveau 2 (on n’ose plus parler de celles de niveau 1, condamnées à la fermeture progressive et inéluctable), il est parfois plus facile d’accoucher sans péridurale. Mais tout dépend du nombre d’accouchement ce jour ou cette nuit-là, de l’équipe qui nous prendra en charge, plus ou moins soucieuse de physiologie ou pas…

Se renseigner dès le début de la grossesse via les forums pour savoir comment se sont déroulés les accouchements des femmes qui ont opté pour la maternité qui nous intéresse est une source d’info intéressante mais pas absolument fiable car, évidemment, les récits sont souvent subjectifs et il faut connaître le dossier médical pour pouvoir dire si la péridurale était vraiment nécessaire ou pas. Néanmoins, cela donne une première approche des pratiques de la maternité. Autre solution, arriver le plus tard possible à la maternité une fois le travail commencé, mais c’est quand même un peu risqué, non ? Sauf si on reste en lien étroit avec sa sage-femme libérale, laquelle ne pourra que nous conseiller de filer fissa à la maternité pour ne pas prendre de risques inutiles. Le tout est de trouver avec elle à quel moment il est sage de partir…


Opter pour une maison de naissance

Pour l’instant, c’est quasiment impossible. Il y a bien quelques structures qui s’en approchent, le CALM à Paris, la maison expérimentale de Pontoise, celle de Strasbourg, l’Arc en ciel à Lormont (33), mais celles-ci ne peuvent évidemment pas accueillir toutes les naissances de l’Hexagone. Le 31 juillet dernier, le décret autorisant l’ouverture des maisons de naissance a été publié, mais comme le souligne l’Ordre National des Sages-Femmes, un décret ne fait pas tout : « De récentes évolutions législatives prévoient pourtant la possibilité de créer des « unités physiologiques fonctionnelles » au sein des maternités dans lesquelles les sages-femmes pourraient proposer un accompagnement aux femmes enceintes à bas-risque désirant une prise en charge différente. Malheureusement, aucune unité fonctionnelle n’a pour l’heure vu le jour, démontrant l’absence de volonté de diversifier l’offre de soins en maternité. »

Quoi qu’il en soit, maison de naissance ou pas, l’article L.1111-4 du code de la santé publique n’est pas obsolète pour autant : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne ». Mais des mots aux actes, il y a parfois un abîme. L’essentiel, c’est le dialogue. Exposez gentiment le volet accouchement de votre projet de naissance à l’équipe médicale sans partir du postulat que l’équipe n’a pas l’intention de le respecter, cela rendrait le dialogue houleux. Quand les relations sont cordiales, tout le monde a envie de faire plaisir à l’autre.

Et si la situation évolue différemment, demandez calmement des explications. Il faut bien admettre que parfois la péridurale peut être nécessaire pour faciliter la naissance et éviter des complications. L’essentiel, c’est de savoir pourquoi la péridurale est posée et de pouvoir l’accepter en toute connaissance de cause (cf l’article 1111-4 !).

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