La césarienne serait-elle trop pratiquée en France ? Certaines femmes la redoutent et considèrent qu’on leur vole leur accouchement en leur imposant une césarienne.
La césarienne, comment ça se passe pendant l’accouchement ?
Mais pourquoi diable fait-on autant de bruit autour du fort taux de césariennes en France ? Parce qu’elle comporte des risques bien réels. En apparence, la césarienne a l’air d’un acte médical tout simple. C’est une incision horizontale pratiquée au bas du ventre pour faciliter la sortie du bébé. Depuis les années 90, la technique s’est perfectionnée. Ainsi, l’accouchement sous césarienne dure 20 minutes, la mère est recousue et après sept jours, les fils sont retirés. La cicatrice est très discrète. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cette opération demande une anesthésie totale ou locale et la douleur post-opératoire est bien présente. Comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques : le taux de mortalité des mères accouchant par césarienne est plus élevé. Et contrairement à un accouchement normal, la mère ne voit pas son enfant tout de suite après la naissance.
La césarienne, une pratique de plus en plus répandue
Le taux de césarienne est passé de 5 % il y a 35 ans environ à 19 à 20 % en moyenne en France. Selon l’INSERM, si une femme a subi une césarienne une première fois, les chances qu’elle en subisse une deuxième sont de 64,5 %. Cette augmentation est liée principalement au développement de la procréation médicale assistée et au nombre croissant de grossesses tardives. Derrière ces chiffres se cachent les pratiques propres à chaque pays. Car le Pays-Bas, ayant des patientes avec le même profil que la France, maintient un taux de 6 %. Le taux dépend aussi de la maternité, avec des taux allant de 9 à 30% selon les établissements. En France, les maternités du privée détiennent des records dans cette pratique. Pourquoi ? La réponse est multiple : manque d’équipement et d’obstétriciens expérimentés, mais aussi question d’argent. Une césarienne est mieux rémunérée qu’un accouchement normal. En outre, devant l’insistance de certaines mères, certains obstétriciens ont du mal à dire non. La future mère invoque mille bonnes raisons pour accoucher à une date précise par césarienne : travail, déménagement, le crâne du bébé sera déformé On choisit le moment où on veut faire un enfant, pourquoi ne pas choisir comment et quand il naîtra ?
La pression juridique augmenterait le nombre d’accouchement par césarienne
Il y a aussi ces obstétriciens qui n’osent faire autrement, dès que l’ombre d’un problème se présente, c’est soit épisiotomie ou césarienne. La pression juridique s’accentue tellement sur les professionnels qui redoutent un procès, un cas de problème, qu’ils préfèrent recourir rapidement à la césarienne plutôt que de laisser une chance supplémentaire à un accouchement classique. Peut-être peut-on souligner un problème de formation. Ainsi, les maternités dont le taux de césarienne avoisine les 10 % cachent parfois une formation ou une école obstétrique. Les médecins qui sont passés par une école de mécanique obstétricale n’utilisent la césarienne qu’en dernier recours.
L’accouchement par césarienne, un choix dicté par des raisons médicales
Alors, inutiles les césariennes ? Bien au contraire ! Il faut rappeler avec force que dans la majorité des cas, la césarienne intervient pour sauvegarder la santé, voire la vie, de la mère et de l’enfant. Il ne faut pas oublier qu’elle est un « outil » qui permet d’éviter bien des complications et des souffrances non seulement à la mère mais aussi au bébé. Un accouchement qui s’éternise, et c’est le risque de voir le cœur de bébé se fatiguer. Bébé se présente mal ou est bloqué dans le bassin ? Seule la césarienne peut le sortir de là. Grâce à la césarienne, la souffrance fœtale a fortement diminué et ça aussi, il faut le garder à l’esprit. Si le bassin de la mère est trop étroit, la césarienne s’impose. Avoir recours à une césarienne reste, en premier, le choix des mères et celui des obstétriciens. Idéalement, il doit être pris de concert. Mais il est clair que si vous avez recours à une césarienne programmée, votre médecin devra vous informer des modalités de l’acte et de ses conséquences. Car aucune méthode médicale ou accouchement n’est anodin.